Ilot MCWILLIAM
En 2018, un promoteur a présenté un projet immobilier visant à occuper le stationnement du quadrilatère formé par les rues Ste-Angèle, McWilliam et Elgin. Inquiet par l’envergure du projet, un groupe de citoyens a entrepris des démarches afin de le faire modifier pour le ramener à une hauteur équivalente à celles des bâtiments existants autour du site. D’accord avec l’objectif poursuivi par ces résidents, le CCVQ les a appuyés et les a accompagnés tout au long du processus
1. Implication du CCVQ
En 2018, des résidents de la rue Ste-Angèle ont eu vent d’un projet immobilier qui prendrait place sur le stationnement du quadrilatère formé par les rues Ste-Angèle, McWilliam et Elgin. Ce terrain, qui a déjà été occupé de 1865 à 1894 par l’Académie commerciale de Québec fondée par les Frères des écoles chrétiennes, est inoccupé depuis plus de 70 ans et héberge un stationnement depuis de nombreuses années.
Les échos que les citoyens avaient eus du projet étaient que l’édifice à condominiums serait assez imposant. Inquiet quant à l’envergure possible du projet, ils se sont regroupés et ont interpellé le CCVQ afin de connaître les démarches qu’ils pouvaient entreprendre pour en savoir davantage sur la nature exacte du projet et les moyens qu’ils pouvaient disposer pour le faire modifier.
Sensible aux inquiétudes des citoyens du secteur, le CCVQ a pris la décision de les appuyer et de les accompagner dans le processus. Tout comme eux, le CCVQ craignait que l’exemple du projet de l’ancienne école St-Louis-de-Gonzague situé tout près se répète pour l’îlot McWilliam. En effet, le Conseil de quartier et le Conseil d’arrondissement ont donné leur aval au projet de l’ancienne école jugé démesuré par son gabarit qui s’inspire fortement des édifices en hauteur de la place d’Youville. D’ailleurs, le CCVQ a indiqué son opposition à ce projet sur sa page Facebook.
En 2018, des résidents de la rue Ste-Angèle ont eu vent d’un projet immobilier qui prendrait place sur le stationnement du quadrilatère formé par les rues Ste-Angèle, McWilliam et Elgin. Ce terrain, qui a déjà été occupé de 1865 à 1894 par l’Académie commerciale de Québec fondée par les Frères des écoles chrétiennes, est inoccupé depuis plus de 70 ans et héberge un stationnement depuis de nombreuses années.
Les échos que les citoyens avaient eus du projet étaient que l’édifice à condominiums serait assez imposant. Inquiet quant à l’envergure possible du projet, ils se sont regroupés et ont interpellé le CCVQ afin de connaître les démarches qu’ils pouvaient entreprendre pour en savoir davantage sur la nature exacte du projet et les moyens qu’ils pouvaient disposer pour le faire modifier.
Sensible aux inquiétudes des citoyens du secteur, le CCVQ a pris la décision de les appuyer et de les accompagner dans le processus. Tout comme eux, le CCVQ craignait que l’exemple du projet de l’ancienne école St-Louis-de-Gonzague situé tout près se répète pour l’îlot McWilliam. En effet, le Conseil de quartier et le Conseil d’arrondissement ont donné leur aval au projet de l’ancienne école jugé démesuré par son gabarit qui s’inspire fortement des édifices en hauteur de la place d’Youville. D’ailleurs, le CCVQ a indiqué son opposition à ce projet sur sa page Facebook.
2. Présentation du 10 décembre 2018
Le projet de l’îlot McWilliam a été présenté aux citoyens le 10 décembre 2018 lors d’une réunion du Conseil de quartier au cours de laquelle le promoteur (Jean-Philippe Pagé) et l’architecte (François Moreau, ABCP Architecture) étaient présents. Durant la soirée d’information les citoyens du secteur, qui se sont présentés en très grand nombre suite à la mobilisation du regroupement de résidents, ont pu poser toutes les questions possibles.
Il ne s’agissait pas d’une consultation publique formelle, mais d’une présentation en amont du processus de consultation pour connaître le pouls de la population, en raison de l’action citoyenne mise en branle et de la forte mobilisation des résidents du secteur.
En début de présentation, il a été mentionné que le projet devait franchir plusieurs étapes avant qu’il ne se réalise. Il devra en particulier être adopté par le Commission d’urbanisme et de conservation de Québec et le Conseil du patrimoine culturel du Québec, du fait de son insertion dans la trame urbaine du Vieux-Québec. De plus, des fouilles archéologiques devront être réalisées sur le site et la qualité du sous-sol rocheux devra être évaluée.
Le projet haut de gamme présenté consiste en un édifice luxueux de 6 étages, réalisé avec des matériaux nobles, comprenant 39 logements et 45 espaces de stationnement souterrain. La hauteur du nouvel édifice est supérieure aux exigences du zonage du secteur, soit 20 m au lieu de 13 m. Il s’agit donc d’un édifice « gigantesque » par rapport aux édifices des rues avoisinantes, en raison du nombre d’étages et de l’occupation totale des trois lots du site.
Le regroupement de résidents du secteur a présenté ses arguments qui lui font rejeter le projet (nombre d’étages supérieur aux édifices avoisinants, volumétrie imposante). Il a aussi formulé officiellement son intention d’entreprendre les démarches pour le faire modifier en s’opposant à la demande de dérogation du zonage. Les citoyens souhaitent que la hauteur du nouvel édifice soit abaissée à 4 étages, conformément à la hauteur des édifices avoisinants. Quelques personnes seulement se sont dites favorable à tous les aspects du projet. Quant à lui, le CCVQ a officialisé son appui à l’action citoyenne entreprise pour faire modifier le projet et a indiqué également son opposition à la volumétrie du projet.
La participation citoyenne et sa détermination ont surpris les membres du Conseil de quartier.
Dans les mois qui ont suivi, le regroupement de résidents a appris que, contrairement à ce qui avait été mentionné à la rencontre du 10 décembre, la Ville opterait de passer directement à l’étape de la consultation publique mettant de côté une seconde présentation avec les citoyens. De plus, le promoteur aurait revu son projet en retranchant un étage; l’édifice serait maintenant de 5 étages.
Le regroupement s’est donc mis à la rédaction d’un mémoire à présenter lors de la consultation publique et s’est vu résigné de se rendre jusqu’à l’étape du référendum. Leur argument principal est que le projet ne s'harmonise pas avec les bâtiments avoisinants, qui sont sensiblement tous du même gabarit avec un même nombre d’étages. Le bâtiment proposé ne cadre donc pas avec l’homogénéité du bâti résidentiel du Vieux-Québec.
La participation citoyenne et sa détermination ont surpris les membres du Conseil de quartier.
Dans les mois qui ont suivi, le regroupement de résidents a appris que, contrairement à ce qui avait été mentionné à la rencontre du 10 décembre, la Ville opterait de passer directement à l’étape de la consultation publique mettant de côté une seconde présentation avec les citoyens. De plus, le promoteur aurait revu son projet en retranchant un étage; l’édifice serait maintenant de 5 étages.
Le regroupement s’est donc mis à la rédaction d’un mémoire à présenter lors de la consultation publique et s’est vu résigné de se rendre jusqu’à l’étape du référendum. Leur argument principal est que le projet ne s'harmonise pas avec les bâtiments avoisinants, qui sont sensiblement tous du même gabarit avec un même nombre d’étages. Le bâtiment proposé ne cadre donc pas avec l’homogénéité du bâti résidentiel du Vieux-Québec.
3. Consultation publique sur le Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec
Le 17 avril 2019, profitant de la consultation publique du Conseil du patrimoine culturel du Québec en regard du Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec, le regroupement de résidents de la rue Ste-Angèle a soulevé l’impression d’abdication du Conseil face aux promoteurs et à la vision du développement urbain de la Ville pour le Vieux-Québec. Pour ces citoyens, le projet de l’îlot McWilliam est l’exemple qui illustre très bien cette impression. Un promoteur pousse la réalisation de son projet jusqu’à prétendre que, s’il ne se réalise pas, il entraînera inévitablement la construction d’un édifice banal de 4 étages à toit plat!
Le CCVQ, au moment de la présentation de son mémoire, a interpellé le Conseil sur le silence du futur Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec quant aux mesures qui pourraient être mises en place pour faire respecter les percées visuelles et l’harmonie des gabarits des édifices du quartier. À cet effet, il a cité l’exemple de l’îlot McWilliam comme un autre projet qui déroge aux dispositions du règlement de zonage du secteur quant à la hauteur des nouveaux édifices. Ce projet s’ajoute à ceux du Diamant, de l’agrandissement de l’Hôtel Le capitole, du projet Saint-Louis-de-Gonzague et du projet du Théâtre Les Gros Becs.
4. Présentation du 16 mai 2019
Suite aux démarches du conseiller Jean Rousseau, avec la collaboration de l’administration municipale et du promoteur, les résidents du secteur ont été convoqués par la Ville à une séance spéciale d’information sur la nouvelle version du projet (édifice de 5 étages).
En préparation à cette rencontre, le regroupement de résidents a colligé des informations sur les hauteurs des bâtiments existants avoisinants le projet. Il a constaté que plusieurs bâtiments de la rue Ste-Angèle ne respectent pas la hauteur maximale de 13 m. Le regroupement a aussi appris que la règle de hauteur de 13 m du règlement de zonage a été établie en 2008 au moment de l’harmonisation des règlements d’urbanisme après les fusions municipales. Précédemment, il n’y avait aucune hauteur maximale pour le Vieux-Québec. C’était la Commission d’urbanisme et le ministère de la Culture qui approuvaient les projets au cas par cas.
La hauteur de 13 m n’a pas été déterminée en fonction des immeubles dans le secteur, mais en tenant compte d’une hauteur moyenne estimée pour des bâtiments de 4 étages dans les quartiers centraux de la Ville. Cette hauteur apparaissait dans l’ancien règlement de zonage de l’ancienne Ville de Québec. La hauteur de 13 m a été reconduite sur l’ensemble du territoire de l’arrondissement de La Cité-Limoilou.
Dans les jours précédant la rencontre, le promoteur a rencontré quelques résidents du secteur pour leur présenter la nouvelle version du projet et tenter de les convaincre que la nouvelle mouture était meilleure que la précédente.
Le 16 mai 2019, de nombreux citoyens se sont présentés à la rencontre spéciale sur le projet de l’îlot McWilliam. L’architecte a présenté la nouvelle version du projet réduit d’un étage. La nouvelle représentation montre un édifice de 4 étages en bordure de rue (hauteur de 13 m) surmonté d’un cinquième étage en retrait et en pente (hauteur de 19 m). Les commentaires émis par le regroupement des résidents et d’autres citoyens ont montré une majorité d’opposants à la volumétrie de l’édifice et à son nombre d’étages ainsi qu’à son impact sur les percées visuelles du haut des fortifications. Quelques citoyens se sont exprimé en faveur du projet peu importe sa volumétrie afin que le site inoccupé soit enfin construit. Le CCVQ a exprimé à nouveau son opposition au gabarit démesuré de l’édifice par rapport à son environnement bâti. La volumétrie imposante du bâtiment risque d’écraser les autres maisons de la rue Ste-Angèle et de briser l’harmonie existante.
Dans les jours qui ont suivi cette rencontre, un architecte concerné par l’impact du projet sur son environnent immédiat et sur les percées visuelles qui seront affectées a présenté une étude qu’il a réalisée et qui évalue l’impact des hauteurs des différents édifices actuels bâtis sur la rue St-Jean. Plus tard, il a présenté son point de vue dans un article paru dans Le Devoir du 9 septembre 2019.
La hauteur de 13 m n’a pas été déterminée en fonction des immeubles dans le secteur, mais en tenant compte d’une hauteur moyenne estimée pour des bâtiments de 4 étages dans les quartiers centraux de la Ville. Cette hauteur apparaissait dans l’ancien règlement de zonage de l’ancienne Ville de Québec. La hauteur de 13 m a été reconduite sur l’ensemble du territoire de l’arrondissement de La Cité-Limoilou.
Dans les jours précédant la rencontre, le promoteur a rencontré quelques résidents du secteur pour leur présenter la nouvelle version du projet et tenter de les convaincre que la nouvelle mouture était meilleure que la précédente.
Le 16 mai 2019, de nombreux citoyens se sont présentés à la rencontre spéciale sur le projet de l’îlot McWilliam. L’architecte a présenté la nouvelle version du projet réduit d’un étage. La nouvelle représentation montre un édifice de 4 étages en bordure de rue (hauteur de 13 m) surmonté d’un cinquième étage en retrait et en pente (hauteur de 19 m). Les commentaires émis par le regroupement des résidents et d’autres citoyens ont montré une majorité d’opposants à la volumétrie de l’édifice et à son nombre d’étages ainsi qu’à son impact sur les percées visuelles du haut des fortifications. Quelques citoyens se sont exprimé en faveur du projet peu importe sa volumétrie afin que le site inoccupé soit enfin construit. Le CCVQ a exprimé à nouveau son opposition au gabarit démesuré de l’édifice par rapport à son environnement bâti. La volumétrie imposante du bâtiment risque d’écraser les autres maisons de la rue Ste-Angèle et de briser l’harmonie existante.
Dans les jours qui ont suivi cette rencontre, un architecte concerné par l’impact du projet sur son environnent immédiat et sur les percées visuelles qui seront affectées a présenté une étude qu’il a réalisée et qui évalue l’impact des hauteurs des différents édifices actuels bâtis sur la rue St-Jean. Plus tard, il a présenté son point de vue dans un article paru dans Le Devoir du 9 septembre 2019.
5. Consultation publique
Le 19 juin 2019, le Conseil de quartier tenait une consultation publique pour le projet de l’îlot McWilliam.
Afin de susciter une participation citoyenne importante à cette consultation, le CCVQ a déposé la convocation du Conseil de quartier sur sa page Facebook et y a réitéré son appui aux démarches des résidents du secteur pour faire modifier le projet de l’îlot McWilliam. Le CCVQ ajoute que l’acceptation du projet proposé aura des conséquences importantes pour le développement ultérieur du quartier.
Afin de susciter une participation citoyenne importante à cette consultation, le CCVQ a déposé la convocation du Conseil de quartier sur sa page Facebook et y a réitéré son appui aux démarches des résidents du secteur pour faire modifier le projet de l’îlot McWilliam. Le CCVQ ajoute que l’acceptation du projet proposé aura des conséquences importantes pour le développement ultérieur du quartier.
De plus, le regroupement de résidents avait convoqué les médias à assister à la consultation. Le matin même, la contestation des résidents a fait l’objet d’un article dans Le Journal de Québec. D’autres entrevues ont aussi été données durant la journée.
C’est l’architecte qui a de nouveau présenté le projet d’un édifice de 5 étages comprenant 42 condominiums dont la hauteur maximale est de 19 m.
Une cinquantaine de personnes ont assisté à la consultation publique. Une douzaine ont pris la parole. La majorité s’est opposée à la hauteur du bâtiment; qui déroge aux dispositions du zonage. Le regroupement de résidents, en plus d’intervenir, a déposé une liste de 62 résidents et commerçants qui s’opposent à la demande de dérogation de zonage pour un édifice d’une hauteur de 19 m.
Le CCVQ a pris la parole pour appuyer les résidents du secteur et pour rappeler que le bâtiment prendra place dans un site patrimonial et ville du patrimoine mondial. Nous avons mentionné que le projet allait à l’encontre des dispositions du Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec du ministère de la Culture quant à a préservation du patrimoine et du respect du cadre bâti existant.
Les personnes favorables au projet ont tenté de faire peur aux opposants en invoquant que le projet devait être accepté dans sa forme actuelle sinon il se construira une boîte laide à toit plat.
À la fin de la soirée, les membres du Conseil de quartier ont voté sur les propositions de dérogation au zonage. Le vote a été partagé: 3 personnes ont voté pour, 3 se sont abstenues, 0 contre. Dans la façon d’interpréter les votes, les abstentions sont considérées comme des votes favorables et la modification au zonage a été entérinée.
L’assistance s’est montrée très déçue du résultat du vote. Plusieurs personnes dont le CCVQ ne comprenaient pas pourquoi des personnes élues par les citoyens ne respectaient pas la volonté des citoyens exprimée par le désir de voir modifier le projet.
Pour les résidents du secteur, la seule étape restante est le référendum.
Le lendemain, sur sa page Facebook, le CCVQ a remercié tous les citoyens qui ont répondu à son appel et ont participé à la consultation. Le CCVQ a profité de l’occasion pour remercier chaleureusement l’engagement du regroupement de résidents qui a travaillé très fort pour faire valoir la volonté des citoyens sur ce projet. Le CCVQ a souligné également son appui indéfectible dans la poursuite de la démarche.
Conformément à la procédure, la Ville a publié le rapport de la consultation publique tenue le 19 juin dans lequel sont résumées les discussions et les raisons de la décision du Conseil de quartier quant à l’acceptation du projet, soit la dérogation au règlement de zonage (voir document ci-joint). L’étape suivante est l’approbation par le Conseil d’arrondissement.
6. Controverse dans les médias
La couverture de presse de la consultation publique a surtout insisté sur la crainte soulevée par les quelques citoyens favorables au projet quant à la perte de celui-ci et son remplacement par un « cube moche à toit plat ». Les arguments des opposants ont été peu expliqués.
Quelques jours plus tard, un long article de François Bourque publié dans l’édition Le Soleil du 22 juin a présenté les opposants au projet comme des revanchards qui appuient leur « guérilla » sur les dispositions d’un zonage qui n’est pourtant jamais immuable et sur la peur d’un précédent. Il laisse aussi sous-entendre que les résidents s’opposent au projet pour se venger de ne pas avoir pu empêcher l’adoption des projets du Diamant, de l’agrandissement de l’hôtel Le Capitole et de l’école St-Louis-de-Gonzague parce que la Ville a eu la brillante idée de les inclure dans le PPU de la Colline parlementaire évitant ainsi le débat public.
Cette interprétation des intentions des opposants a piqué le regroupement de résidents et le CCVQ. Le regroupement de résidents a rédigé une réplique qui n’a malheureusement pas été publiée par le journal. Quant au CCVQ, il a fait savoir son mécontentement quant à l’interprétation du journaliste sur les intentions des opposants.
Sous le titre « Nous ne sommes pas revanchards! », la réplique du CCVQ a été publiée le 27 juin. On y explique que les résidents du Vieux-Québec ne s’opposent pas à la construction d’un édifice sur le terrain inoccupé. Le nouveau bâtiment amènera de nouveaux résidents permanents qui viendront augmenter la population du Vieux-Québec. Cet ajout de résidents s’inscrit d'ailleurs dans le plan d'action de la Table de concertation du Vieux-Québec. Les résidents s’opposent plutôt à la volumétrie du bâtiment proposé. Le bâtiment est totalement disproportionné par rapport aux autres résidences qui bordent l’îlot sur trois côtés. Les édifices actuels avec toits en pente ont quatre étages et moins. De plus, le nouveau bâtiment occupera à lui seul les trois lots du site, ce qui augmente son gabarit en regard des autres maisons situées tout autour.
Le CCVQ insiste sur le fait que les résidents s’inquiètent de l’impact de la nouvelle construction sur la préservation de l’intégrité du Vieux-Québec en tant que site patrimonial du Québec et ville du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces deux statuts honorifiques qui reconnaissent la morphologie et le développement historique du Vieux-Québec entraînent des obligations envers la population du Québec et l’humanité quant à la conservation, la préservation et la mise en valeur du Vieux-Québec. Ce site patrimonial ne peut être altéré par de nouvelles constructions qui ne s’intègrent pas dans son cadre bâti. Les résidents sont doublement inquiets parce que le projet ne respecte pas les orientations proposées par le ministère de la Culture et des Communications dans son projet de Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec. Cette réponse du CCVQ a aussi été déposée sur sa page Facebook.
Le 3 juillet, M. Serge Viau, architecte, urbaniste et ancien directeur général de la Ville de Québec, a rétorqué à la réplique du CCVQ. Il a souligné que le CCVQ exagérait lorsqu’il qualifie de gigantisme l’édifice proposé de 5 étages. II ajoute qu’évoquer « le spectre de l’UNESCO est nettement outrancier ». Il précise enfin que la modification du nombre d’étages qui a été soumise aux citoyens est un compromis qu’ils devraient accepter sinon le quartier pourrait se retrouver avec un édifice banal à toit plat!
Le 5 juillet, dans une lettre publiée dans Le Soleil, le CCVQ a tenu à réagir au point de vue de M. Serge Viau. Le CCVQ respecte l’opinion de M. Viau qui est différente de la sienne et veut répondre à deux éléments qui ont été mis en cause dans son propos. Premièrement, le CCVQ n’a jamais brandi le spectre de l’UNESCO pour justifier son opposition au projet de l’îlot McWilliam, contrairement à ceux qui laissent sous-entendre que l’abandon du projet proposé entraînera inévitablement la construction d’un édifice à toit plat sans personnalité. Nous avons seulement mentionné qu’en tant que ville du patrimoine mondial, nous estimions que la Ville de Québec devrait être tenue de prendre tous les moyens pour conserver, préserver et mettre en valeur le Vieux-Québec en favorisant de nouvelles constructions qui s’intègrent dans son cadre bâti. Deuxièmement, nous tenions à souligner que, même si le CCVQ n'a pas manifesté dans les médias son opposition au projet d’une tour d’habitation sur le site de St-Louis-de-Gonzague, nous l'avons indiquée clairement sur notre page Facebook et à plusieurs reprises auprès du Conseil de quartier et de la Table de concertation du Vieux-Québec sur laquelle siègent différents partenaires du milieu et des élues du Conseil municipal.
7. Lettre à la ministre de la Culture et des Communications
Le 12 août 2019, le CCVQ a écrit à Mme Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications, pour lui manifester les préoccupations des citoyens et du CCVQ quant à la réalisation de certains projets immobiliers dans le quartier, tel le projet St-Louis-de-Gonzague et l’hôtel Le Capitole. Nous lui demandions que les orientations de son ministère contenues dans le Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec soient respectées pour que le projet de l’îlot McWilliam soit ramené à une dimension humaine en conformité avec son environnement bâti.
La réponse de la ministre est entrée le 16 septembre sous la signature de la directrice générale du patrimoine. Le CCVQ y apprend étonnamment que les projets St-Louis-de-Gonzague et McWilliam n’auraient pas encore été autorisés par le Ministère. Les personnes favorables au projet McWilliam ont pourtant toujours prétendu le contraire!
8. Conseil d’arrondissement La Cité-Limoilou
En vue de la réunion du Conseil d’arrondissement qui se tenait le 19 août, le regroupement de résidents a tenté de mobiliser les citoyens du secteur pour y assister. Il a aussi rédigé une lettre ouverte aux médias qui a été publiée le 16 août dans Le Soleil. La lettre reprend les arguments déjà invoqués et demande aux élus du Conseil de ne pas adopter la dérogation au règlement de zonage autorisant la réalisation du projet de l’îlot McWilliam.
Le 19 août, le Conseil d’arrondissement La Cité-Limoilou était présidé par le conseiller Yvon Bussières. Le Conseil regroupe les élus des districts Maizerets-Lairet, Montcalm-St-Sacrement, St-Roch-St-Sauveur, Cap-aux-Diamants et Limoilou.
Le 19 août, le Conseil d’arrondissement La Cité-Limoilou était présidé par le conseiller Yvon Bussières. Le Conseil regroupe les élus des districts Maizerets-Lairet, Montcalm-St-Sacrement, St-Roch-St-Sauveur, Cap-aux-Diamants et Limoilou.
Près de 20 personnes, pour la plupart résidant dans le secteur du projet, ont assisté à la rencontre. Plusieurs, dont le regroupement de résidents et le CCVQ, ont posé des questions lors des deux périodes allouées aux citoyens; une avant le vote et l’autre après. Considérant l’assistance et son intérêt pour le dossier, le temps alloué aux questions a été prolongé pour permettre au plus grand nombre d’intervenir.
Malgré les questions des citoyens illustrant leurs préoccupations quant à la volumétrie et à la hauteur du projet, les réponses posées de la conseillère Suzanne Verreault (les questions lui étant toutes destinées) ont toujours été les mêmes;
- C’est un projet de très grande qualité;
- C’est un projet qui contribuera à attirer de nouveaux résidants;
- Le zonage est évolutif et la Ville doit s'adapter en fonction des opportunités;
- Les élus ont obtenu toutes les informations de la part des fonctionnaires spécialistes pour prendre une décision éclairée;
- Ce projet de qualité ne pourrait se réaliser économiquement à 4 étages;
- Le promoteur a déjà adapté son concept en réduisant d’un étage;
- Les élus ont aussi pris en considération l’inconfort des résidants, mais la qualité du projet et l’opportunité de développer le secteur ont prévalu.
Le résultat du vote des membres du Conseil d’arrondissement a été très clair: 2 conseillers (Suzanne Verreault, Pierre-Luc Lachance) ont voté pour, 1 conseiller (Jean Rousseau) a voté contre. La conseillère Geneviève Hamelin était absente et le conseiller Yvon Bussières, agissant comme président du Conseil, n’avait pas à voter. La décision du Conseil d’arrondissement était immuable.
Le 26 août, lors de la réunion du Conseil municipal, dans ses remarques préliminaires en début de la séance, le maire a manifesté son appui inconditionnel au projet de l’îlot McWilliam et s’en est donné à coeur joie contre la contestation citoyenne du projet. Il y est même question du CCVQ, dont les résidents sont vus comme des empêcheurs de développement étant enfermés dans une vision archaïque du quartier.
L’adoption finale du règlement pour la réalisation du projet s’est faite à la réunion du Conseil d’arrondissement du 9 septembre.
9. Lettre à la députée de Taschereau
Le 30 août 2019, le CCVQ sollicitait une rencontre avec la députée de Taschereau, Catherine Dorion, pour la sensibiliser aux appréhensions des citoyens à l’égard des projets immobiliers en cours ou à venir dans le quartier historique, dont celui de l’îlot McWilliam, qui auront un impact sur la conservation des caractéristiques historiques du site patrimonial. En rappelant que le CCVQ s’est exprimé dans les journaux à plusieurs reprises dans ce domaine, il souhaite obtenir son appui dans la démarche citoyenne qui a été entreprise et son intervention auprès de la ministre de la Culture pour obtenir son avis sur le projet avant qu’il soit trop tard.
Suite à ce courriel, le 12 septembre, le CCVQ rencontrait l’attachée politique de la député Catherine Dorion à son bureau de comté pour discuter des projets immobiliers en cours dans le Vieux-Québec. Le CCVQ a insisté sur sa volonté d’avoir de nouveaux résidents et de combler les espaces vides du quartier, mais dans le respect des citoyens et du Plan de conservation du site patrimonial du Vieux-Québec. Mme Dorion est au courant de ces problématiques car les citoyens lui écrivent souvent pour des questions patrimoniales. L’attachée politique de la députée a alors indiquée que celle-ci interviendra auprès de la ministre de la Culture pour qu’une réponse soit effectivement faite à la lettre que nous avions transmise le 12 août.
10. Processus pour la demande d’un référendum
Le regroupement des résidents et le CCVQ ont constaté qu’après l’adoption finale du règlement par le Conseil d’arrondissement, une opération pour faire la promotion du projet s’est enclenchée pour influencer les citoyens.
Le 11 septembre 2019, dans un article paru dans Le Soleil et Le Journal de Québec, le promoteur a présenté son projet et donné son opinion sur le processus de contestation en cours: « Le changement fait peur. Malheureusement, les craintes non fondées entretenues par certains résidents qui voient ce projet résidentiel d’un mauvais œil, peu importe sa hauteur, risquent de compromettre la construction d’un immeuble de qualité et harmonieux pour laisser place à un projet qui, conforme à la règlementation, portera les traces des contraintes de rentabilité et n’aura pas pour effet de renchérir la valeur de ce quartier historique. »
Le promoteur a aussi fait le tour du secteur pour remettre aux résidents une copie de son point de vue paru dans les journaux.
Le même jour, la Ville a publié sur son site un avis de demande de participation à un référendum.
Les personnes intéressées devront signer un registre au bureau de l’assistant-greffier de l’arrondissement La Cité-Limoilou avant le 19 septembre. Le référendum doit être demandé par au moins 12 personnes résidant dans la zone concernée par le projet en cause.
Le regroupement de résidents a alors entrepris la mobilisation des citoyens du secteur pour les inciter à signer le registre.
Après la publication de l'avis public, le regroupement de résidents et le CCVQ ont constaté qu’il était impossible de consulter en ligne le sommaire décisionnel et le projet de règlement concernant le projet de l’îlot McWilliam. Ces documents sont cependant redevenus accessibles après la date d’échéance pour la demande d’un référendum.
Le 14 septembre, le directeur de l’École d’architecture de l’université Laval a ajouté sa voix au débat. Dans une lettre publiée dans Le Soleil il souligne que le projet s’intègre bien à son milieu et remet en doute les arguments « spontanés et mal documentés » des opposants. Par contre, il souligne que le projet n’est pas parfait et souligne que l’attention des opposants devraient se porter ailleurs: «Je saisis mal comment on peut s’opposer à un tel projet, qui ne passera sans doute pas à l’histoire; contrairement aux erreurs flagrantes qui ont déjà massacré, qui massacrent actuellement ou qui massacreront bientôt le patrimoine hérité que nous cherchons à préserver et celui que nous nous apprêtons à laisser aux générations futures. Il ne faut pas regarder bien loin pour trouver. Un peu plus à l’ouest, un peu plus au nord et les exemples ne manquent pas. »
À ce commentaire, le CCVQ se demande pourquoi le directeur de l’École d’architecture n’a pas dénoncé ces autres projets qu’il ne semble pas approuver? Pourquoi réagit-il uniquement sur celui du 8 McWilliam? Pour le bénéfice de la population de Québec et la protection du patrimoine, il devrait réagir plus souvent lorsqu’il constate un projet inadéquat.
11. Fin des procédures
Le 17 septembre, face à cet armada déployée de toutes parts pour défendre le projet et dévaloriser l’action citoyenne, le regroupement de résidents a pris à contre coeur la décision de cesser toute démarche. Les prises de position dans les médias au cours des derniers jours ont grandement démoralisé les citoyens qui ne recevaient aucun appui à part celui du CCVQ et du conseiller Jean Rousseau. La difficulté de mobiliser les résidents du secteur et la complexité du processus référendaire ont pesé lourdement dans la décision.
Le 28 septembre, le regroupement a fait paraître sa décision et les raisons qui l’ont motivée dans une lettre publiée dans Le Soleil.
Apprenant la nouvelle, le promoteur a communiqué avec le regroupement de résidents afin de les rencontrer éventuellement pour répondre à leurs questions et préoccupations quant à la réalisation et la période de construction du projet.
Dans ce dossier comme dans toute autre contestation d’un projet immobilier, le CCVQ accompagne les citoyens. Les règles du processus de référendum font en sorte que ce sont les résidents du secteur qui doivent faire les démarches. Tout autre citoyen ou organisme est exclu. Le CCVQ ne peut procéder seul et reprendre le flambeau pour initier ou reprendre le processus pour la demande de référendum. Si les résidents du secteur décident d’arrêter les procédures, le CCVQ ne peut que respecter leur décision.
12. Épilogue
Dans les jours qui ont suivi, le CCVQ a tenu à féliciter le regroupement de résidents pour son engagement à défendre des principes d’aménagement inclusif et la qualité de vie des citoyens du Vieux-Québec. La démarche entreprise n’a pas été facile devant l’adversité. Ces citoyens méritent notre admiration.
Les citoyens du quartier historique subissent de plus en plus la pression de l’industrie touristique. Nous sommes victimes de la qualité et de l’attractivité de notre merveilleux milieu de vie. Après avoir été boudé de nombreuses années et même abandonné par les gens de Québec, notre quartier est devenu une attraction touristique des plus prisée offerte au plus offrant des promoteurs de cette industrie directe et indirecte.
Le CCVQ aurait aimé poursuivre le processus pour démontrer aux résidents de Québec la nécessité de rester sur ses gardes face aux promoteurs. Il faudra cependant rester vigilant. Le prix demandé pour les unités d’habitation n’attirera pas les familles comme il est prévu. Il y a fort à parier que la location collaborative y fera son nid. Ce sera à nous citoyens à le rappeler aux décideurs au moment opportun. À suivre…
Le 25 juillet 2020 paraissait dans Le Soleil un article annonçant la mise en chantier prochaine des 42 condos du projet îlot McWilliam.
Selon l’article 35% des unités ont déjà été vendues. Les prix des unités sont assez élevés et varient entre 230 000$ et 1,5 million$. Les travaux devraient commencer en janvier 2021 et la livraison est prévue pour la fin de la même année. Une nouvelle vue aérienne illustre le projet final, elle ne semble pas plus réaliste que celles qui ont circulé jusqu’à maintenant.
Le 13 janvier 2021, sur le site NARCITY, dans un article publicitaire, le promoteur poursuit la promotion du projet car la vente des condos est au ralenti. Le prix n’est rien pour attirer des familles et des résidents permanents dans le quartier. Le moins cher coûte $353 000! Plusieurs montages photographiques illustrent l’intérieur des condos et les vues sur le quartier.
Selon l’article 35% des unités ont déjà été vendues. Les prix des unités sont assez élevés et varient entre 230 000$ et 1,5 million$. Les travaux devraient commencer en janvier 2021 et la livraison est prévue pour la fin de la même année. Une nouvelle vue aérienne illustre le projet final, elle ne semble pas plus réaliste que celles qui ont circulé jusqu’à maintenant.
Le 13 janvier 2021, sur le site NARCITY, dans un article publicitaire, le promoteur poursuit la promotion du projet car la vente des condos est au ralenti. Le prix n’est rien pour attirer des familles et des résidents permanents dans le quartier. Le moins cher coûte $353 000! Plusieurs montages photographiques illustrent l’intérieur des condos et les vues sur le quartier.
En mars 2021, les travaux n’étaient pas encore débutés et rien n’indiquait qu’ils le seraient sous peu.
13. Réalisation des travaux
a) fouilles archéologiques
Le 6 mai 2021, des fouilles archéologiques ont débuté sur le site de l’îlot McWilliam. Elles seront réalisées sur une période de 2 semaines et serviront à évaluer le potentiel archéologique du site. (voir photo)
À suivre...