Le défi du surtourisme
L’achalandage touristique dans le Vieux-Québec augmente constamment. L’administration municipale et l’Office du tourisme de Québec se réjouissent des statistiques qui ne cessent de grimper. L’industrie des croisières, qui a le vent dans les voiles depuis 1990, contribue également à l’accroissement du nombre de visiteurs qui circule dans le Vieux-Québec. Cet afflux de personnes déambulant dans l’espace restreint du quartier historique a des impacts majeurs sur la qualité de vie de ses résidents. Face à la perspective d’être confronté au surtourisme, le CCVQ ne reste pas indifférent face à ce phénomène qui guette le Vieux-Québec.
1. Vieux-Québec - destination touristique
Le Vieux-Québec attire les visiteurs depuis fort longtemps. Dès le XVIIIe siècle Québec a commencé à recevoir des visiteurs. Avec le temps, le tourisme s’est beaucoup développé et s’est organisé. De nombreux lieux d’hébergements touristiques et des services (restaurants, commerces) se sont alors établis dans tout le quartier pour répondre aux besoins des touristes.
À différentes époques des personnages célèbres sont venus en nos murs y faire un séjour. À titre d’exemple:
La liste de personnages célèbres de tous les domaines, telles les têtes couronnées, peut s’allonger pour illustrer que Québec a toujours attiré les visiteurs.
2. Vieux-Québec - distinctions
Depuis plusieurs années, la Ville de Québec cumule les distinctions. Elle se voit honorée et se classe parmi les destinations touristiques les plus prisées. Sans toutes les nommer, quelques-unes de ces distinctions méritent d’être soulignées:
3. Données d’achalandage touristique
Les résidents du Vieux-Québec sont conscients de la notoriété du site patrimonial et en sont fiers. Ils savent aussi que l’achalandage touristique, tout au long de l’année, est maintenant bien ancré dans les stratégies commerciales de l’industrie touristique. L’accueil des québécois a depuis longtemps laissé sa marque auprès des visiteurs.
L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a fait augmenter le nombre de visiteurs. Ainsi, Québec a accueilli 4,6 millions de touristes en 2019. C’est quatre à cinq fois plus qu’en 1985. Plus de 80 % de ces visiteurs sont passés par le Vieux-Québec. C’est beaucoup de monde sur une superficie de 1,4 km2! Pourtant, pendant la même période, le nombre de résidents permanents dans le Vieux-Québec a décliné de plus de 10 %, passant de 5181 à 4689.
Le Vieux-Québec attire les visiteurs depuis fort longtemps. Dès le XVIIIe siècle Québec a commencé à recevoir des visiteurs. Avec le temps, le tourisme s’est beaucoup développé et s’est organisé. De nombreux lieux d’hébergements touristiques et des services (restaurants, commerces) se sont alors établis dans tout le quartier pour répondre aux besoins des touristes.
À différentes époques des personnages célèbres sont venus en nos murs y faire un séjour. À titre d’exemple:
- Le naturaliste suédois Pehr Kalm visite Québec en 1749. Il récolte des plantes rustiques et publie un journal de son séjour « En Resa til Norra America »;
- Le philosophe politique Alexis de Tocqueville visite Québec en 1831 et écrit: « Le plus irrémédiable malheur pour un peuple est d’être conquis »;
- En 1843, Charles Dickens séjourne à Québec;
- En décembre 1905, Sarah Bernhardt se produit à l’Auditorium (Le Capitole aujourd’hui) et fait scandale en raison de ses propos anticléricaux et anti canadiens-français;
- En 1942, invité par l’Institut canadien, Antoine de Saint-Exupéry prononce une conférence à Québec au Palais Montcalm et séjourne chez son ami Charles de Koninck (une épigraphe souligne cette visite sur la Maison Têtu sise sur l’avenue Ste-Geneviève);
- L’écrivain Albert Camus fait un séjour à Québec en 1946.
La liste de personnages célèbres de tous les domaines, telles les têtes couronnées, peut s’allonger pour illustrer que Québec a toujours attiré les visiteurs.
2. Vieux-Québec - distinctions
Depuis plusieurs années, la Ville de Québec cumule les distinctions. Elle se voit honorée et se classe parmi les destinations touristiques les plus prisées. Sans toutes les nommer, quelques-unes de ces distinctions méritent d’être soulignées:
- 1985: le site patrimonial du Vieux-Québec est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO;
- 2012: Google World Wonders Projects. L’arrondissement historique de Québec est désormais reconnu par le World Wonders Project de Google comme une merveille du monde! Le géant américain présente Québec en précisant qu’elle est la seule ville fortifiée de l’Amérique du Nord au nord du Mexique et ajoute qu’elle est un « véritable joyau architectural de l’histoire coloniale européenne des Amériques »;
- 2014: Institut canadien des urbanistes – Concours Au Canada, c’est ma place! La rue du Petit-Champlain remporte le Grand Prix ainsi que le prix du Choix du public de la Meilleure rue au Canada pour son architecture et son ambiance uniques;
- Cruise Insight Awards 2016: le Port de Québec s’est vu remettre le prix « Best Destination Experience » pour l'expérience des croisiéristes vécue à destination;
- USA Today 10 Best - Readers' Choice 2016: Québec est choisie meilleure destination hivernale des fêtes de fin d’année par les lecteurs du USA Today parmi 20 destinations nord-américaines;
- Leading Culture Destinations Awards - Traveller’s Awards 2016: Québec est nommée destination culturelle de l'année pour son caractère unique et ses initiatives culturelles audacieuses. Elle était en nomination aux côtés des villes de Lyon (France) et de Los Angeles (É-U);
- Travel + Leisure - World's Best Awards 2016: Québec se classe en tête des meilleures destinations au Canada et devance Vancouver, Victoria, Montréal et Toronto;
- 2017: Ville de Littérature UNESCO; grâce à sa communauté littéraire dynamique et diversifiée, Québec intègre le réseau mondial des villes créatives de l'UNESCO à titre de « Ville de littérature », la première ville francophone à obtenir ce titre;
- Cruise Critic Editors' Picks Awards 2017: Québec est nommée meilleur port d'attache en Amérique du Nord pour son terminal de croisières de classe international offrant des services à la fine pointe de la technologie à proximité du Vieux-Québec;
- Cruise Critic Cruisers’ Choice Destination Awards 2017: Québec remporte le prix de la meilleure destination croisières États-Unis & Canada, devant San Francisco, Bar Harbor, San Diego et Key West;
- USA Today 10 Best - Readers' Choice 2017: le Vieux-Québec est choisi attrait numéro 1 au Canada alors que la ville de Québec est au 2e rang des meilleures destinations au Canada;
- Condé Nast Traveler (USA) — Readers' Choice Awards 2018: Québec se classe au 18e rang parmi les meilleures villes au monde (best small cities);
- Travel + Leisure - World's Best Awards 2019: pour une quatrième année consécutive, Québec se classe au premier rang des meilleures destinations au Canada selon les lecteurs du magazine;
- Flight Network (USA) 2019: Québec se classe au 23e rang du Top 50 des plus belles villes du monde;
- CEOWorld Magazine - World’s safest cities ranking 2019: Québec se classe au 3e rang des villes les plus sécuritaires au monde;
- Movinga - Most family-friendly places 2020: Québec se classe au 2e rang des meilleures villes pour les familles.
3. Données d’achalandage touristique
Les résidents du Vieux-Québec sont conscients de la notoriété du site patrimonial et en sont fiers. Ils savent aussi que l’achalandage touristique, tout au long de l’année, est maintenant bien ancré dans les stratégies commerciales de l’industrie touristique. L’accueil des québécois a depuis longtemps laissé sa marque auprès des visiteurs.
L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO a fait augmenter le nombre de visiteurs. Ainsi, Québec a accueilli 4,6 millions de touristes en 2019. C’est quatre à cinq fois plus qu’en 1985. Plus de 80 % de ces visiteurs sont passés par le Vieux-Québec. C’est beaucoup de monde sur une superficie de 1,4 km2! Pourtant, pendant la même période, le nombre de résidents permanents dans le Vieux-Québec a décliné de plus de 10 %, passant de 5181 à 4689.
Depuis 1990, Québec est devenue une destination reconnue pour les croisières. Le nombre de paquebots et de croisiéristes ne cesse d’augmenter. La saison 2019 s’est soldée par un nouveau record de 236 715 croisiéristes (150 navires), chiffre que le Port de Québec espère amener à 400 000 d’ici 2025. Pour atteindre ce nombre, le Port a mis en chantier un deuxième terminal de croisières au quai 30, derrière les silos de la Bunge, afin de désengorger un peu le secteur de la Pointe-à-Carcy. En effet, certaines journées d’automne, durant la haute saison des croisières, le nombre de passagers faisant escale à Québec peut être très élevé. À titre d’exemple, le 5 octobre 2018, 13 000 croisiéristes et membres d’équipage sont débarqués dans la Capitale. La capacité maximale que le Port de Québec peut accueillir est 15 000 croisiéristes par jour.
4. Le « surtourisme »
Toute cette affluence touristique dans le Vieux-Québec a un impact majeur sur la qualité de vie des résidents. Des voix s’élèvent de plus en plus pour indiquer que l’équilibre entre la capacité d’accueil touristique et la qualité de vie des résidents est sur le point d’atteindre sa limite. Le CCVQ se joint à ces voix et le souligne régulièrement auprès de la Ville lors des rencontres de la Table de concertation du Vieux-Québec.
Pascale Marcotte, professeure au département de géographie de l’Université Laval, a élaboré certaines caractéristiques qui permettent d’évaluer ce que peut être le « surtourisme » ou la surdose touristique. Le « surtourisme » survient quand la visite n’est plus agréable tellement il y a de monde. Tous les points de vue sont alors bouchés et tous les endroits sont bondés. Le rapport qualité/prix commence aussi à diminuer. Et le bruit incessant devient un problème autant pour les visiteurs que pour les résidents.
5. Réactions au surtourisme dans le Vieux-Québec
En octobre 2018, un hôtelier du Vieux-Québec s’est insurgé contre l’affluence touristique qui ne cesse d’augmenter d’année en année. Il remet en question la culture du record qui doit toujours être dépassé. Il fait valoir que le territoire du Vieux-Québec est restreint et que la qualité de l’accueil s’en ressent. «Il serait grand temps que les responsables de tout cela commencent à réfléchir, car quand la ville de Québec aura perdu son attractivité naturelle aux dépens du tourisme de masse, il sera trop tard pour faire marche arrière, et la correction sera longue et coûteuse à faire», conclut l’hôtelier.
En réaction à cet article, le CCVQ a accordé une entrevue à Radio-Canada (SRCweb & télé) pour donner son opinion sur l’industrie grandissante des croisières et la problématique du surtourisme. Le CCVQ allait dans le même sens que l’hôtelier en ajoutant que l’affluence touristique commence à impacter la qualité de vie des résidents. Il est de plus en plus difficile de circuler en auto, en vélo ou à pied et d’accéder à son logis et aux commerces. De plus, constatant la volonté d’augmenter le nombre de croisiéristes, le CCVQ se demande comment le Vieux-Québec pourra absorber tous ces nouveaux touristes.
Dans les jours qui ont suivi, le maire, les autorités du Port et de l’Office du tourisme de Québec ont réagi à ces prises de position négatives qui les surprenaient. Pour le maire, il n’y a pas trop de touristes en ville, même lorsque les navires de croisière déversent des dizaines de milliers de visiteurs en quelques jours dans les rues du Vieux-Québec. Il ne comprend pas les réactions négatives à ce sujet. Pour lui, tant que les commerçants ne se plaignent pas de l’affluence tout va bien.
Le directeur de l’Office du tourisme de Québec assure que la Capitale peut accueillir les nombreux visiteurs qui descendent des bateaux. N’en déplaise à certains, « il va toujours y avoir des périodes avec des peaks ». Mais selon lui, Québec est loin de la surabondance de touristes que vivent plusieurs grandes villes européennes. « On n’est pas là et on ne veut pas que ça arrive », résume-t-il.
Quant au Port de Québec, sa porte-parole signale que l’ensemble des intervenants du milieu touristique a donné son appui à la croissance de l’industrie des croisières. « Nous avons organisé un forum en 2014 où nous avons demandé : veut-on continuer de faire croître l’industrie des croisières à Québec? La réponse de tous les intervenants présents, c’était “oui”. »
Le conseiller Jean Rousseau déplore que la quantité prime sur la qualité. Il craint la sursaturation du Vieux-Québec sans qu’aucune mesure ne soit prise par l’administration municipale pour faciliter la vie des résidents et des touristes, De plus, il souligne que l’industrie des croisières vient avec son lot de désagréments: pollution, bruit et odeurs.
6. Le surtourisme dans le monde
En décembre 2018, Le Soleil publiait un reportage intitulé « Les touristes vont-ils tuer le tourisme? ». Le journaliste Jean-Simon Gagné relatait les problèmes vécus dans certaines villes confrontées à des surdoses touristiques et à ses conséquences.
Venise constitue un symbole de ce qu’on surnomme le «surtourisme». À la fin des années 80, on estimait qu’elle pouvait accueillir 20 000 visiteurs par jour. Ils sont aujourd’hui 80 000. Depuis 1980, la population de Venise a diminué de moitié. Beaucoup de logements ont été transformés en hôtel. Les prix ont flambé! Un peu dépassée, la mairie veut faire payer l’entrée sur la célèbre Place Saint-Marc. Pour obliger les touristes à circuler, elle limite le nombre d’endroits où il est permis de s’asseoir.
D’autres endroits ont subi un sort similaire:
- La plage Maya Bay en Thaïlande, suite au tournage du film The Beach avec Leonardo DiCaprio;
- Dubrovnik, suite au tournage de la série Games of Thrones;
- Barcelone, où des manifestations ont eu lieu à l’été 2018 pour protester contre l’impact du tourisme sur la vie locale (augmentation des loyers, disparition des commerces de proximité).
L’affluence touristique et ses impacts sur la population locale ne sont pas prêts de s’éteindre. En 2018, le nombre de touristes dans le monde tournait autour de 1,3 milliard. Vers 2030, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), il pourrait dépasser 1,8 milliard. Le tourisme se démocratise. Il devient un produit de grande consommation. Pour le meilleur et pour le pire.
En mai 2019, la revue L’Actualité sous la plume de Gary Lawrence publiait un reportage exhaustif sur la problématique du surtourisme dans le monde. Il concluait son article avec cette phrase choc de Philippe Bergeron: « Un jour ou l’autre, les touristes finiront par bouder les destinations devenues infréquentables parce que saturées ou dégradées par le tourisme. »
Le sujet du surtourisme fait couler beaucoup d’encre. De plus en plus d’intervenants soulèvent les problèmes qu’il engendre.
Le 20 janvier 2020, La Presse publiait un article indiquant que le surtourisme a atteint le ville de Hallstatt en Autriche. La tranquillité de la ville est grandement perturbée depuis qu’elle a servi de décor pour le film La reine des neiges. En 2019, 900 000 touristes ont visité la ville de 754 habitants! Pour contrer cet afflux dans les prochaines années, la municipalité a déjà pris des mesures: des routes d’accès ont été coupées, une limitation au nombre d’autocars et la durée du stationnement ont été imposées.
7. Prise de conscience du surtourisme à Québec
La question du surtourisme dans le Vieux-Québec ne laisse pas indifférent et intrigue les observateurs de la vie municipale. En avril 2019, le journaliste François Bourque signait dans Le Soleil un article sur le surtourisme dans le Vieux-Québec « Derrière la magie Disney ». Il prenait le prétexte de la visite du navire Disney Magic en 2018 pour s’interroger sur son impact. Il concluait que « le symbole Disney est fort, mais ambigu. Il représente le succès de masse auquel aspire Québec, mais est aussi l’incarnation exacte de ce que le Vieux-Québec ne veut pas devenir : un parc d’attractions pour touristes ». Québec a-t-elle une surdose touristique? Peut-être pas encore, mais Il y aurait cependant intérêt à rester attentif aux signaux de saturation que les résidents du Vieux-Québec commencent à ressentir.
C’est avec grand intérêt que le CCVQ a lu cet article. Le CCVQ a donc écrit au journaliste pour lui faire part des préoccupations des résidents face au « surtourisme » qu’ils perçoivent. Malheureusement, la lettre n’a pas été publiée.
Pour éviter que notre position reflète « le pas dans ma cour », le CCVQ réitérait que les citoyens du Vieux-Québec n’ont rien contre la présence des touristes dans leur quartier. Au contraire! Cette présence fait partie des caractéristiques du quartier et contribue à enrichir la vie de ses résidents. Par contre, cette affluence notable, les statistiques annuelles font état de record toujours dépassé, commence à interférer sur le sain équilibre entre les vocations résidentielles, institutionnelles et commerciales du Vieux-Québec. La qualité de vie des résidents en souffre. Et l’expérience des visiteurs est aussi affectée.
En juin 2019, le CCVQ a eu l’impression que la problématique du surtourisme semblait se faufiler lentement un chemin au sein de l’administration municipale.
Lors d’un séjour à Cracovie, dans le cadre du congrès de l’Organisation des villes du patrimoine mondial, le maire, après avoir assisté à une conférence sur le surtourisme, a mentionné que: « Québec pourrait être atteint de ce problème si on ne prend pas les moyens appropriés ».
Entendre ce commentaire de sa bouche était surprenant après avoir à maintes reprises réfuté toute allusion à ce phénomène.
Le journaliste Taïeb Moalla du Journal de Québec a contacté le CCVQ pour avoir son opinion sur la réaction du maire. Nous nous sommes montrés content que le maire s'aperçoive que Québec pourrait faire face à ce problème. Par contre, les solutions que le maire proposait ne sont pas réalistes (envoyer le surplus de touristes dans les autres régions du Québec) comparativement à celles adoptées par la ville de Dubrovnik qui privilégie le développement durable en réduisant le nombre de bateaux de croisières et le nombre de touristes admis dans les sites.
Dans les jours qui ont suivi, le CCVQ a accordé plusieurs entrevues à différents médias.
8. Dommages collatéraux du surtourisme
L’affluence de touristes dans le Vieux-Québec entraîne différents dommages collatéraux, soit la circulation sans aucune contrainte des automobiles et des autocars. Pour le conseiller municipal Jean Rousseau: « Lorsqu’il y a un achalandage massif, les autobus devraient être prohibés [dans le Vieux-Québec] et la circulation devrait être permise seulement pour les résidents. » De plus, la croissance de l’industrie des croisières vient avec son lot de désagréments : pollution, bruit et odeurs émanant des navires. L’odeur de fioul peut parfois être trop forte. « On a atteint une saturation, un niveau industriel dans l’arrivée des bateaux et des touristes, il faut prendre des mesures pour éviter que ça devienne désagréable pour nous et pour eux », ajoute l’élu, regrettant que le Port de Québec n’installe pas de système d’alimentation électrique comme à Montréal, pour que les navires puissent couper leur consommation de fioul.
En septembre 2019, le journaliste François Bourque signait dans Le Soleil un article sur la pollution générée par l’industrie des croisières « Croisières à Québec: pollution, point de saturation touristique et consultation douteuse ». Il abordait les normes mises en place par Transport Canada et leur application dans les eaux du St-Laurent. Il soulignait aussi le fait que la Port de Québec n’avait pas profité du généreux programme fédéral pour aménager des branchements électriques pour les navires de croisières, comme cela a été fait dans le Port de Montréal. Le Port de Québec n’en voit pas l’intérêt prétextant que l’industrie n’emprunte pas cette direction.
La réplique du Port de Québec a suivi quelques jours plus tard.
L’impact réel de l’industrie des croisières sur la pollution n’est pas remis en question, mais les scientifiques et les différentes études faites sur le sujet ne s’entendent pas sur le phénomène. D’ailleurs, en novembre 2019, le journaliste Jean-François Cliche signait dans Le Soleil un article qui réfutait les arguments énoncés par son collègue deux mois auparavant « Vérification faite: croisières polluantes à l’extrême? »
En juin 2019, au début de la saison des croisières, Nature Québec dénonçait la pollution générée par les navires accostés. Pollution sonore et pollution de l’air des moteurs roulant en tout temps, même à quai, pour assurer le fonctionnement du navire.
De son côté, Eau secours redoutait les impacts de la présence d’un nombre grandissant de navires dans le Saint-Laurent sur les mammifères marins et craignait l’introduction d’espèces envahissantes dans l’écosystème.
Ces différents dommages collatéraux ne laissent pas le CCVQ insensible.
9. Autocars touristiques
Le CCVQ est préoccupé par le grand nombre d’autocars qui circulent dans le Vieux-Québec.
Selon les observations faites par les cochers, 400 autocars touristiques s’arrêtent à tous les jours devant le Château Frontenac durant la saison touristique. Ces observations ont été révélé par les cochers lors d’une réunion du Conseil de quartier.
Des autocars amènent les visiteurs à l’hôtel, d’autres les déposent à la Place d’Armes et les reprennent plus tard après la visite, certains départs de visite guidée en autocar débutent au monument Champlain et d’autres autocars circulent à vide dans les rues du quartier en attendant de reprendre les touristes à un point d’embarquement. Ces autocars polluent, font du bruit et obstruent la vue des édifices et monuments que veulent contempler les visiteurs.
À cet effet, le CCVQ a débuté une étude sur l’affluence des autocars dans le Vieux-Québec afin de proposer à la Ville une modification à la réglementation existante. Pour ce faire, le CCVQ fait, à titre comparatif, un inventaire des pratiques dans d’autres villes patrimoniales et touristiques. Considérant les visées du Port de Québec concernant le nombre de croisiéristes souhaité au cours des prochaines années, il est maintenant temps de s’interroger sur la circulation des autocars dans le Vieux-Québec et de ses impacts.
10. Accès aux quais
Le CCVQ est aussi préoccupé par un autre dommage collatéral occasionné par l’industrie des croisières, soit l’accès au fleuve. Chaque année, des clôtures sont installées sur les quais pour créer un périmètre sécuritaire permettant les activités reliées aux opération d’embarquement et de débarquement des passagers. Les clôtures sont très envahissantes. Le CCVQ constate que l’industrie des croisières prend beaucoup de place dans l’espace public.
L’accès au fleuve chèrement conquis est maintenant très restreint. Le fleuve se contemple derrière un grillage ou du haut de la Terrasse Dufferin. En l’absence de paquebots des ouvertures permettent de les franchir pour s’approcher du fleuve, mais l’expérience n’est plus la même.
En présence de paquebots, avec l’affluence de touristes et des promeneurs, la circulation dans l’étroit passage aménagé entre les clôtures et les édifices est difficile. Le bel aménagement de la Place des canotiers perd beaucoup de son charme.
En mai 2019, le conseiller Jean Rousseau a fait une sortie média à ce sujet pour dénoncer la situation.
Le 9 mai 2019, le CCVQ ajoutait sa voix à M. Rousseau dans une lettre publiée dans Le Soleil.
L’article a été suivi par des entrevues dans différents médias électroniques afin d’exprimer notre mécontent face à cet envahissement des quais. En réaction à nos interventions, le Port de Québec a annoncé que l’installation des clôtures serait remaniée pour laisser un plus grand espace pour se déplacer.
L’article a été suivi par des entrevues dans différents médias électroniques afin d’exprimer notre mécontent face à cet envahissement des quais. En réaction à nos interventions, le Port de Québec a annoncé que l’installation des clôtures serait remaniée pour laisser un plus grand espace pour se déplacer.
11. Action du CCVQ face au surtourisme
a) Colloque sur le surtourisme
Sans crier à la catastrophe, le CCVQ croit qu’il serait plus que temps que la Ville avec tous ses partenaires, y compris les résidents du Vieux-Québec, démarre une réflexion sur le « surtourisme » avant que le problème devienne incontrôlable. À cet effet, le CCVQ souhaiterait organiser une activité grand public afin de réfléchir à cette question, de porter un diagnostic sur le vécu du quartier et d’identifier les solutions et les mesures appropriées pour éviter les traumatismes auxquels ont fait face d’autres villes du patrimoine mondial. Pour l’instant, l’organisation d’une telle activité se montre plus complexe que prévu, mais le CCVQ n’abandonne pas l’idée pour autant.
b) Sommet de Québec sur les croisières internationales
Le 16 mai 2019, le CCVQ a participé au 2e Sommet sur les croisières internationales organisé par le Port de Québec. C’était l’occasion pour le CCVQ de porter le message de l’impact de cette industrie sur la qualité de vie des résidents auprès de ceux qui désirent développer au maximum ce créneau. Les visiteurs qui débarquent en grande quantité pour quelques heures envahissant les rues étroites du quartier ont un impact non négligeable sur la qualité de vie des résidents et viennent alimenter l’effet de surtourisme constaté. À cet argument, le Port répond que les croisiéristes ne représente que 3% de l’ensemble des touristes qui visitent la ville annuellement. À cela le CCVQ rétorque que les escales sont limitées dans le temps et amènent un afflux soudain de touristes qui s’ajoute aux hordes déjà présentes. Cet amalgame devient alors difficile à vivre pour les résidents.
Tout au long de cette rencontre, le Port de Québec s’est présenté comme une organisation qui recherche la collaboration dans le développement de l’industrie des croisière en ne voulant pas nuire aux résidents. Pour les rassurer, le Port a souligné que la capacité automnale des croisières était atteinte et vise maintenant à occuper les autres périodes de l’année. Ce qui n’est pas plus rassurant pour les résidents qui devront apprivoiser la venue de croisiéristes sur une plus longue période de l’année.
La participation à un tel évènement permet au CCVQ d’avoir un dialogue direct avec les intervenants plutôt qu’un échange informel par l’entremise des médias. Même si la visée expansionniste de l’industrie des croisières est maintenue par les autorités du Port de Québec, les préoccupations des résidents ne peuvent plus être ignorées.
Le CCVQ demeurera vigilant au développement de l’industrie des croisières et continuera à participer à ces évènements. Par contre, sa participation à un tel événement ne doit absolument pas être considérée comme une caution au développement effréné de l’industrie des croisières. Le CCVQ n’hésitera à s’exprimer chaque fois que la qualité de vie des résidents sera compromise par l’industrie des croisières. Le Vieux-Québec ne doit pas subir le même sort que d’autres destinations fortement fréquentées par les croisiéristes.
c) Terminal 30
En août 2019, le Port de Québec a consulté la population sur le projet du second terminal de croisières qui sera construit au quai 30.
Le CCVQ a assisté à l’une des journées allouées au public durant lesquelles des représentants du Port, d’Environnement Canada et du consortium (architecte, entrepreneur) formé pour la construction du bâtiment des installations connexes répondaient aux questions des citoyens.
Le Terminal 30 vise à combler les limites du terminal actuel en période de grande affluence. Il servira surtout à accueillir les gros paquebots de 4 000 - 5 000 passagers. Jusqu’à maintenant des installation temporaires (tentes) étaient aménagées au quai 30. Le Port veut les remplacer par un bâtiment de qualité. Le coût du projet est de $30M; le Gouvernement du Québec en paie la moitié ($15M) et la Ville de Québec verse $5M.
La consultation était davantage une séance d’information servant à vanter les mérites de l’industrie des croisières pour la Ville et la région afin de promouvoir la construction d’un deuxième terminal pour répondre à la demande croissante. D’ailleurs, la construction du bâtiment était sur le point de débuter au moment de la consultation!
La consultation n’abordait aucunement la justification du projet en fonction de la capacité d’accueil de la Ville, en particulier le Vieux-Québec, ni les impacts de l’affluence des croisiéristes sur la qualité de vie des citoyens.
Les citoyens étaient appelés à se prononcer surtout sur les aspects architecturaux du nouveau bâtiment et le processus environnemental.
Suite à ces journées portes-ouvertes, la population était invitée à formuler ses commentaires sur le site du Port jusqu’à la fin du mois de septembre.
Le CCVQ a donc complété le formulaire disponible sur le site du Port. Comme l’espace réservé aux commentaires était restreint à 1 500 mots, il n’était pas possible d’expliquer longuement nos arguments.
Nous nous sommes donc limités à souligner les point suivants:
- Revoir l’architecture du nouveau bâtiment qui est « ordinaire », non originale, sans envergure;
- Considérer le déplacement de toutes les arrivées de paquebots au quai 30 et conserver le quai actuel pour les débordements afin de réduire une partie des problèmes de déplacement (piéton, vélo, auto, autocar) dans le secteur, même si ce n’est évidemment pas envisagé par le Port;
- Requestionner la nécessité d’augmenter le nombre de croisiéristes qui aura un impact négatif sur l’expérience offerte aux visiteurs en raison de tous les problèmes déjà existants (trottoirs bondés, commerces inaccessibles, nombreux autocars) synonymes de surtourisme;
- Prévoir des branchements électriques pour les paquebots ou privilégier le gaz naturel; réduire le bruit.
La construction du Terminal 30 s’est faite durant l’automne 2019 et l’hiver 2020. Il est maintenant presque terminé.
d) Groupe de réflexion sur le surtourisme
Depuis décembre 2019, le CCVQ participe à un groupe de réflexion sur le surtourisme. Des citoyens et des organismes préoccupés par la problématique ont décidé de se rencontrer régulièrement afin d’élaborer une stratégie d’intervention face ce phénomène.
En 2020, en raison de la pandémie, les rencontres ont été interrompues.
e) Rencontre avec des chercheurs
Le 18 novembre 2020, le CCVQ a rencontré en mode virtuel une étudiante du Département des sciences historiques de l’Université Laval dans le cadre de son projet de maîtrise en ethnologie et patrimoine; « Musées et attractivité touristique à Québec: regards croisés entre touristes et représentants du milieu muséal ».
L’étudiante voulait recueillir l’opinion des résidents du quartier quant à l’impact possible que les musées peuvent avoir sur l’affluence touristique grandissante dans le Vieux-Québec. Le CCVQ a indiqué qu’il était difficile pour les résidents de mesurer un tel impact sur l’achalandage touristique dans le quartier. Par contre, le CCVQ a souligné que les grandes expositions amènent inévitablement un achalandage accru dans les musées, mais que celui-ci se noie dans l’ensemble de la masse touristique. Le CCVQ a profité de la situation pour décrire les problématiques vécues par les résidents avec la problématique de l’accroissement du nombre de touristes depuis quelques années.
Le 19 janvier 2021, le CCVQ a rencontré en mode virtuel un étudiant du Département de géographie de l’Université Laval dans le cadre de son projet de maîtrise en sciences géographique; « Perception socio-environnemental des impacts des bateaux de croisière par les résidents ».
Le CCVQ ne nie pas l’importance de l’industrie des croisières pour la vitalité et la visibilité de la ville de Québec. Par contre, cette industrie a des impacts sur la qualité de vie des résidents du Vieux-Québec. Ces impacts se répercutent autant à la basse-ville dans les secteurs près des quais qu’à la haute-ville. Les principaux effets occasionnés par les navires sont le bruit des activités se déroulant sur les ponts et l’odeur dégagé par les fumées s’échappant des cheminées. D’autres effets sont occasionnés par la présence des croisiéristes qui se retrouvent tous au même endroit au même moment et qui s’ajoutent à la masse touristique existante: trottoirs encombrés, circulation bouchonnée, autocars envahissant tout le quartier entraînant des problèmes de bruit et d’odeur, accès limité à la Place des Canotiers. Enfin le CCVQ a souligné qu’il souhaiterait que la philosophie de vouloir battre les records pour recevoir toujours plus de touristes soit revue. Cette philosophie a déjà un impact important sur la qualité de l’expérience offerte aux touristes. De plus, le CCVQ a mentionné que, autant pour les citoyens que les visiteurs, la mobilité piétonne entre la haute et la basse ville devrait être améliorée et qu’une navette devrait être mise en place pour relier les quartiers Vieux-Québec, St-Jean-Baptiste et Montcalm.
12. Tourisme et pandémie
a) Confinement due à la pandémie
L’hiver 2020 a réservé une surprise à laquelle le monde ne s’attendait pas. La maladie à coronavirus (COVID-19) s’est invitée un peu partout et a fait des ravages dans tous les pays sur tous les continents. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alors déclaré l’état d’urgence planétaire et le verdict d’une pandémie est tombé.
Le Canada et le Québec n’ont pas échappé à la catastrophe. Le 13 mars 2020, le Gouvernement du Québec décrétait des mesures de confinement pour tenter d’endiguer la propagation du virus. En l’espace de quelques jours tout le Québec s’est mis en pause. Tous les secteurs de l’économie ont été paralysés. L’industrie touristique n’y a pas échappé. Du jour au lendemain, tous les lieux touristiques du monde entier (stations balnéaires, attraits, musées, hôtels, restaurants, etc.) ont fermé et les avions sont demeurés au sol. Et la fermeture des frontières a créé un traumatisme important à tous ceux qui tentaient de retourner chez eux.
La crise est mondiale et sans précédent. Tous les gouvernements essaient de ralentir l’épidémie et de sécuriser leur population. Au Québec comme ailleurs des consignes sanitaires ont été mises en place, telles le lavage fréquent des mains et une distanciation physique pour éviter les contacts directs entre les personnes. Plus tard en juillet 2020, le port du masque est devenu obligatoire dans certaines circonstances. En 2020, des tranches de population plus à risque ont été confinées à demeure créant des drames humains chez les personnes âgées qui se sont retrouvées isolées dans leur foyer ou dans des résidences pour aînées.
Les morts se sont comptés par milliers. Le personnel hospitalier qui est directement au front a durement été touché et plusieurs sont tombés au « combat ». La course au vaccin est devenu la principale occupation de l’industrie pharmaceutique mondiale. Les gouvernements (fédéral, provincial et municipal) ont élaboré différents programmes pour soutenir la population qui était en arrêt de travail et les entreprises dont la machine a été stoppée. L’achat local a alors fortement été encouragé pour limiter les importations et soutenir l’économie.
Le 4 mai 2020, devant des statistiques montrant un recul de la contamination, le Gouvernement du Québec a instauré un déconfinement graduel. La plupart des secteurs de l’économie ont pu redémarrer espérant atteindre une certaine normalité. Mais l’industrie touristique durement touchée était gravement atteinte et la reprise a été difficile. Les frontières du Canada sont demeurées fermées. Les déplacements entre les provinces ont été très limités. La population a été invitée à rester chez soi ou à voyager uniquement au Québec. Les vacances estivales 2020 se sont passées à la maison et dans les régions du Québec uniquement. De plus, les spécialistes n’envisagent pas un retour « à la normale » avant 2023.
Le reste de l’année 2020 et les premiers mois de 2021 n’ont pas été encourageants, de nouvelles vagues de propagation ont entraîné à nouveau le resserrement des consignes de santé, le confinement et une nouvelle mesure: le couvre-feu.
La vaccination débutée en janvier 2021 demeure la seule issue possible pour conjurer le virus tout en poursuivant l’application des règles sanitaires.
b) Impacts de la pandémie sur l’industrie touristique
L’industrie touristique est très affectée par la pandémie. Les clientèles locales, nationales et internationales, confinées pendant plusieurs mois, ne sont plus au rendez-vous. Un grand nombre de travailleurs de ces entreprises (hôtels, restaurants, commerces, attraits, etc.) a été licencié. Les pertes financières sont énormes. La survie de nombreuses entreprises est en jeu. Selon l’Office du tourisme de Québec, en juillet 2020, au moment de la grande période des vacances, le taux d’occupation des hôtels était extrêmement faible. Il était de 15% à 20% la semaine et de 20% à 25% la fin de semaine.
Les vagues successives de propagation du virus en 2020 et 2021 habitent l’esprit des gens limitant l’envie de se déplacer autant sur le continent qu’outre mer. La croissance des voyageurs internationaux constatée depuis quelques années est maintenant cassée.
Les consignes sanitaires toujours en vigueur dont la distanciation physique rendent difficiles la rentabilité des entreprises touristiques qui doivent user d’une grande imagination pour la respecter. La règle du « 2 mètres » et les limites sur les rassemblements deviennent les nouvelles normes pour, entre autres, l’aménagement des restaurants et des musées.
La pandémie afflige tous les secteurs de l’industrie touristique, même celui de l’hébergement collaboratif, envahisseur habituel du parc de logements locatifs du Vieux-Québec. Ne recevant plus de réservations, l’argent ne circule plus. Et rien n’indique que la situation s’améliorera. La pause de l’industrie touristique en 2020 a forcé les locateurs du type Airbnb à louer à long terme (annuel) avec un bail standard. Des logements ont donc été remis sur le marché locatif, mais souvent à un prix élevé. Il ne faut donc pas se faire d’illusion, ce retour du balancier n’est évidemment que temporaire.
L’industrie des congrès est aussi très atteinte par l’impossibilité de se déplacer d’une province à l’autre ou d’un pays à l’autre. De nombreux congrès qui devaient avoir lieu au printemps 2020 et au cours des mois suivants ont soit été déplacés à une date ultérieure aussi loin que 2023 ou 2024 ou tout simplement annulés.
La situation constatée à Montréal est similaire à Québec. Le Centre des congrès de Québec a estimé qu’en 2020 l’annulation de nombreux événements dans ses murs privera la Capitale d’environ 90M$ en retombées économiques.
L’industrie des croisières est particulièrement frappée par la pandémie. En raison de plusieurs foyers de contagion à la COVID-19 sur les bateaux de croisières qui ont fait dramatiquement les manchettes en 2020, le Canada, après avoir déjà reporté l’accostage, avait pris la décision d’interdire complètement la circulation de ces bateaux dans ses eaux territoriales jusqu’au 31 octobre 2020. Cette décision a été revue et les croisières sont maintenant interdites jusqu’en 2022.
Ainsi, la saison 2020 qui prévoyait l’accostage de 150 navires au Port de Québec avec ses 230 000 croisiéristes a été annulée. Selon les administrateurs de l’autorité portuaire, cette annulation constitue une perte de 210M$ en retombées économiques directes pour la région de Québec. De plus, la finalisation de la construction du deuxième terminal de croisières au Quai 30, qui devait être terminée à l’automne 2020, est remise à une date ultérieure.
Pour pallier à l’absence des touristes étrangers et à l’impossibilité de se déplacer hors frontières, le ministère du Tourisme a produit une campagne pour encourager les québécois à voyager au Québec au cours de leurs vacances estivales 2020.
L’Office du tourisme de la Ville de Québec a aussi invité les québécois à visiter leur Capitale en 2020.
La SDC du Vieux-Québec a incité également les citoyens des autres quartiers de la Ville à redécouvrir et à se réapproprier le quartier historique au cours de l’été 2020.
Mais les québécois ont recherché davantage la nature où la distanciation est plus facile à respecter et ont délaissé la promiscuité des grands centres urbains de Montréal et Québec. Dans un sondage réalisé en mai 2020 par la firme Léger pour le compte de la Ville de Québec, les résultats ont montré que 79% des répondants étaient inquiets à fréquenter les lieux publics de la Ville, 64% craignaient visiter des amis et les membres de leur famille et 47% redoutaient le retour au travail. De plus, 67% des répondants étaient inquiets à participer à des spectacles ou des événements d’envergure, 54% craignaient la fréquentation d’un bar ou d’un restaurant et 53% hésitaient à aller de nouveau dans un centre commercial.
La saison estivale 2021 des vacances et des festivals est à nouveau perturbée et impacte énormément l’industrie touristique.
c) Impact de la pandémie dans les municipalités
En 2020, les villes ont dû aussi s’adapter aux consignes de sécurité. Plusieurs grandes villes ont profité que les rues étaient moins achalandées pour les réaménager pour les besoins des piétons. Des corridors sanitaires pour les piétons afin de respecter la règle du « 2 mètres » et de nombreuses rues piétonnes ont transformé les centre-villes. Les terrasses des restaurants ont débordé dans les rues. Montréal a suivi l’exemple.
Prenant la balle au bond, le CCVQ a joint sa voix à ceux (citoyens, organismes) qui s’étaient déjà exprimés pour que la Ville de Québec aménage des zones piétonnes pour faciliter la circulation sur les trottoirs. Les trottoirs étroits du Vieux-Québec amènent inévitablement les piétons à circuler davantage sur la chaussée causant une situation insécure avec la circulation automobile. Le 5 mai 2020, était publiée dans Le Soleil la lettre du CCVQ demandant à la Ville d’aménager des corridors sanitaires pour les piétions « La Ville de Québec doit aménager des corridors sanitaires pour les piétons ».
Lettre qui a aussi été déposée sur notre page Facebook.
Devant les réticences de l’administration municipale de donner suite à cette idée, le lendemain, les Sociétés de développement commercial (SDC) des différents quartiers de Québec ont réclamé une telle mesure.
Quelques jours plus tard, l’administration municipale s’est montrée ouverte à l’aménagement de corridors sanitaires pour les piétons en transformant des artères commerciales en rues piétonnes pendant les périodes les plus achalandées.
Finalement, la Ville a répondu au souhait exprimé par plusieurs citoyens et par certaines SDC et regroupements de gens d’affaires. Le 16 mai 2020, neuf rues commerciales sont devenues piétonnes pour la période estivale: 3e Avenue, avenue Cartier, Grande Allée, rue du Sault-au-Matelot, rue St-Jean (intra et extra muros), rue St-Joseph Est, rue St-Paul, rue St-Vallier Ouest. L’horaire de la piétonnisation était disponible sur le site de la Ville.
Ces aménagements mis en place en raison de la COVID-19 pourraient avoir un impact important à long terme sur l’urbanisation des villes en redonnant une place plus grande aux piétons et aux cyclistes. Comme le souligne Janette Sadik-Khan, ancienne commissaire aux Transports de la ville de New-York: « Une occasion sans précédent de réinventer nos villes ».
d) Réflexion sur l’industrie touristique
Les circonstances sanitaires obligent désormais tous les intervenants à réfléchir sur l’impact de la pandémie actuelle sur les différents aspects de la vie, sur l’économie et l’industrie touristique en particulier.
- repenser la globalisation des marchés
La pandémie a mis en évidence l’interrelation de la globalisation des marchés mondiaux et a démontré ses limites quant à l’autosuffisance des pays pour certains produits essentiels reliés à la santé ou à l’alimentation. Cette problématique reliée à la globalisation a aussi impacté le Québec, tel le manque de masques pour le personnel médical et infirmier, qui a fait l’objet de tractations internationales dignes des intrigues à la James Bond.
Ainsi, face à ce nouveau dilemme, une quinzaine d’acteurs socio-économiques québécois de divers horizons ont choisi de nourrir la réflexion du Gouvernement en proposant un document regroupant 20 propositions afin de pallier aux effets néfastes de la globalisation qui ont ressurgi durant le confinement. Le journaliste François Bourque a fait une analyse du document dans un article paru le 14 avril 2020 dans Le Soleil «On n’est pas obligés de jouer en culottes courtes»
Au-delà des considérations plus générales sur l’économie, deux propositions sont particulièrement intéressantes pour les résidents du Vieux-Québec. Les propositions 15 et 19 du document sont tout à fait appropriées pour notre quartier.
15- Redynamiser les coeurs de villes et de villages; mettre un fonds de soutien massif au commerce de proximité à la disposition des villes;
19- Restaurer les bâtiments patrimoniaux.
La proposition 15 remet en cause la fermeture récente du marché du Vieux-Port. Cet équipement de proximité était rentable et l’affluence locale et touristique étaient en continuelle croissance. Depuis la fermeture de ce service, un vide important habite le quartier et a laissé les résidents orphelins d’un accès direct aux producteurs maraîchers de la région.
La proposition 19 répond aux demandes répétées des citoyens qui, devant les coûts importants, réclament des programmes généreux pour les aider à restaurer et à maintenir en bon état les résidences patrimoniales du Vieux-Québec.
Une partie du message semble avoir été entendu par le Gouvernement du Québec. Le 17 mars 2021, il annonçait un montant de 28,5M$ pour relancer les centre-villes. L'argent devra servir à stimuler la reprise économique, à compenser les effets de la baisse d'achalandage due à la pandémie et à contribuer au développement et à la revitalisation des centres-villes. Montréal obtiendra 15M$ et 5M$ seront versés à la Ville de Québec.
- repenser l’industrie touristique
La pandémie actuelle amène aussi à réfléchir sur le tourisme de masse tel qu’il était pratiqué avant le confinement. Ce tourisme est devenu dans certains endroits du monde une plaie économique et sociale. Dans beaucoup d’endroits, l’achalandage touristique est parvenu à saturation. Son expansion se fait au détriment de la quiétude et de la culture des résidents locaux. Les commerces de proximité de produits essentiels ferment et sont remplacés par des commerces tournés vers les besoins des touristes uniquement. Les appartements se transforment en hébergement collaboratif diminuant le parc de logements pour les résidents permanents. L’achalandage accru et le nombre d’activités et d’évènements concentrés au même endroit troublent la quiétude des résidents qui décident alors de quitter les lieux, ce qui laisse encore plus de place pour de l’hébergement touristique.
De plus, il faut noter que les grands centres touristiques européens ont compté parmi les principaux sites d’infection de la COVID-19. Ainsi, la pandémie offre l’occasion d’influencer l’intensité touristique dans plusieurs sites et de redonner la ville au citoyens.
Dans The Guardian du 18 juin 2020, le journaliste Christopher Bellaigue faisait une analyse en profondeur des effets de la pandémie sur l’industrie touristique « The End of Tourism? ». C’est aussi une réflexion sur ce que pourrait devenir cette industrie pour mieux protéger l’environnement et respecter les résidents des sites massivement fréquentés. Un regard éclairé qui pourrait nous inspirer pour assurer la mise en valeur mais aussi la sauvegarde à long terme du Vieux-Québec.
La réflexion sur l’industrie touristique après la COVID-19 est aussi en cours au Québec. M. Marco Romagnoli de l’Université Laval et Mme Catherine Charron des Forges de Montréal soulèvent l’idée que, dans les circonstances, le tourisme de masse est un modèle dépassé. Au cours des dernières années, il a engendré de nombreux problèmes dans plusieurs villes et sites touristiques en Europe générant une « haine de l’étranger » animée par le slogan « Tourists Go Home ».
Les deux auteurs suggèrent que les modifications de comportements imposées par les consignes sanitaires pourraient entraîner au Québec et ailleurs le développement d’un tourisme de proximité plus solidaire et plus durable afin de relancer les économies locales. L’occasion se prête donc pour repenser la façon de voyager et de visiter autant notre coin de pays que l’outre mer.
Les messages haineux envers les touristes vus et entendus à Barcelone et à Venise ne sont pas uniques à ces villes. Un graffiti reprenant un tel message a été vu ici même à Québec, inscrit sur la porte St-Jean. En réaction à ce geste, le 8 novembre 2019, le CCVQ a été interpellé par les médias et, lors d’une entrevue téléphonique avec ICI Radio-Canada, a clairement indiqué qu’il ne cautionnait pas ce genre de message violent envers les touristes à Québec. La journée même, le graffiti avait été effacé.
Le 25 mars 2021, le CCVQ lisait une nouvelle intéressante dans La Presse. Venise prend les moyens pour protéger son patrimoine culturel et historique. Dorénavant, les bateaux de croisières ne pourront plus approcher du centre historique près de la Place Saint-Marc.
À la lecture de cet article, le CCVQ se met à rêver que les bateaux de croisières accostent uniquement au Terminal 30, loin de la Pace des canotiers et du coeur historique du Vieux-Québec.
La pandémie permet une réflexion sur le surtourisme. Ainsi, le 31 mars 2021, dans un article du New York Times, le CCVQ lisait que la ville d’Amsterdam voulait profiter de la pandémie pour revoir le tourisme afin d’éviter de revenir à la situation anarchique vécue en 2019 et avant.
La même réflexion pourrait être initiée à Québec par tous les acteurs concernés.
- repenser l’industrie touristique dans le Vieux-Québec
Le 17 juillet 2020, paraissait dans Le Soleil un article remettant en question le modèle touristique appliqué dans le Vieux-Québec « Le Vieux-Québec à la merci du tourisme ».
Le journaliste y présentait le point de vue des commerçants du quartier et du directeur général de la SDC concernant les impacts de la pandémie sur l’économie locale et le constat sur la monoculture touristique dans le Vieux-Québec. Témoignage étonnant. Cette expression nouvelle était pour la première fois évoquée par ceux qui ont contribué à sa mise en place et qui ont toujours profité de ce modèle économique.
L’absence de touristes internationaux et les rues désertes en raison de la COVID-19 permettaient enfin de soulever une problématique évidente pour le CCVQ: la dépendance du Vieux-Québec au tourisme international. Une mono-industrie qui montrait maintenant ses limites. Depuis plusieurs années, au risque d’êtres violemment rabroués, des intervenants, des citoyens et le CCVQ ont souligné la problématique du développement touristique qui a été institué dans le quartier et de ses impacts sur la qualité de vie de ses résidents. Certes, le quartier du Vieux-Québec est différent des autres quartiers de Québec en raison de ses composantes historique et patrimoniales importantes qui le distinguent et en font son originalité si attirante pour ses résidents et les visiteurs. Mais le quartier est d’abord un milieu de vie. La pandémie et ses conséquences est l’occasion idéale pour repenser le modèle touristique du quartier et y faire les ajustements appropriés.
Le CCVQ a voulu réagir à cet article en manifestant son adhésion au constat énoncé. Malheureusement, même si la lettre a été envoyée à deux reprises au quotidien Le Soleil, elle n’a pas été publiée. Dans cette lettre, le CCVQ soulignait les effets tangibles de la pandémie. L’absence du tourisme international affecte énormément la vitalité des entreprises (commerces, hôtels, restaurants, attraits) dont l'existence dépend surtout de cette clientèle. Le CCVQ énonçait que la mono-industrie, axée presqu’exclusivement sur le tourisme, démontrait aujourd’hui toutes ses faiblesses. Lorsque la matière première à cette industrie est manquante, ses entreprises vivent alors de très grandes difficultés, comme nous le constatons tous les jours avec les rues désertes et la fermeture de certains commerces.
Le CCVQ se voulant surtout positif faisait remarquer que la situation particulière dans laquelle nous vivons devrait être justement le déclencheur d’une réflexion profonde sur le développement du Vieux-Québec. Nous mentionnions que les autres quartiers de la Ville qui misent davantage sur la clientèle locale et régionale semblent se tirer mieux d’affaire en cette période inusitée.
Pour se sortir de l'impasse actuelle qui risque de perdurer encore quelques temps et pour se prémunir d’autres circonstances similaires dans le futur, le CCVQ proposait que les priorités du développement du Vieux-Québec soient revues. Ainsi, sans négliger son volet touristique très important, le Vieux-Québec doit redevenir un quartier conçu, aménagé et développé d’abord pour ses résidents. De cette façon, le CCVQ considère que toute autre crise comme celle que nous vivons aurait moins d’effet.
- Un quartier axé sur ses résidents entraînerait une diversification des commerces qui seraient moins affectés par une diminution soudaine de la clientèle touristique.
- Un quartier axé sur ses résidents demeurerait dynamique et vivant en temps de crise. Il serait mieux équipé pour affronter les imprévus qui pourraient affecter une partie de ses commerces.
- Un quartier axé sur ses résidents continuerait à être attractif pour les touristes qui, en plus de visiter des attraits historiques, seraient en contact continuel avec des résidents qui vivent l’Histoire au quotidien et en font partie.
Par conséquent, le CCVQ souhaiterait lancer une invitation à tous les intervenants concernés. Au lieu de se braquer contre ceux qui abordent les problématiques de l’achalandage accru des touristes sur la qualité de vie des résidents, profitons de la situation actuelle pour initier une réflexion en profondeur sur ce que pourrait être et devrait être un quartier résidentiel à forte teneur historique et touristique comme le Vieux-Québec. L’occasion est offerte à tous les acteurs du milieu incluant les citoyens de faire cette réflexion ensemble.
Le 14 juillet 2020, lors d’une entrevue téléphonique avec une journaliste du Magasine Esquisse de l’Ordre des architectes du Québec, qui était préoccupée sur les façons d’éviter que la préservation des quartiers historiques ne bénéficie qu'au tourisme, le CCVQ a réitéré la nécessité de profiter des conséquences de la pandémie pour démarrer une réflexion sur ce que devrait être dorénavant le développement touristique dans le Vieux-Québec. L’article est paru le 18 novembre 2020.
Quelques jours plus tard, le CCVQ a répondu aux questions du journaliste François Bourque du quotidien Le Soleil qui préparait un article sur le phénomène de la mono-industrie touristique dont il avait été question dans l’article du 17 juillet. Il voulait colliger le point de vue du CCVQ sur cette assertion.
Le CCVQ a souligné que la notion de mono-industrie ne lui était pas étrangère. L’orientation vers une mono-industrie axée sur le tourisme est constatée depuis près de 10 ans par les citoyens et la tendance s’est accélérée au cours des dernières années. Le CCVQ a indiqué que les discours et les actions de la Ville et du Port du Québec considérant le Vieux-Québec comme un produit touristique ont encouragé cette transformation. La pandémie permet éloquemment de constater les résultats néfastes.
L’absence du tourisme hors Québec a des impacts importants sur tous les commerces dont la survie repose sur cette clientèle qui n’est pas au rendez-vous. Le CCVQ a ajouté que l’intérêt soudain des commerçants pour les résidents de Québec et des environs était le bienvenu, mais cette conversion aurait dû se matérialiser il y a longtemps et s’intégrer depuis toujours au démarchage outre frontières.
Le CCVQ a aussi mentionné la mauvaise perception des citoyens des autres quartiers envers le Vieux-Québec. Il n’est pas rare de les entendre dire que ce quartier n’est pas pour eux: « C’est pour les touristes! ». Pour plusieurs il constitue un « Disneyland ». La campagne de la SDC-Vieux-Québec pour inciter les citoyens à redécouvrir le quartier en l’absence des touristes étrangers peut sûrement aider à modifier cette perception.
Le CCVQ a aussi indiqué les problèmes causés par l’industrie touristique; les autocars, le bruit, l’achalandage accru qui complique les déplacements sur les trottoirs, l’injection soudaine de 15 000 croisiéristes qui affluent d’un seul coup en une seule journée dans les rues du quartier et s’ajoutent à l’affluence déjà importante. La qualité de vie des citoyens est atteinte et la qualité de l’expérience touristique aussi. Pour éviter tout fausse impression, le CCVQ a clairement énoncé qu’il n’était pas contre l’industrie touristique et les touristes, mais qu’il faut maintenant tenter de rééquilibrer les choses et consolider ce qui existe déjà. Pour y parvenir le CCVQ a évoqué la possibilité de recourir à des cotas sur le nombre de touristes et le nombre de bateaux, comme cela s’est fait dans d’autres grandes villes touristiques comme Paris, Rome ou Dubrovnik. Et ces villes n’en ont pas souffert pour autant. Pourquoi Québec ne tenterait pas elle aussi de mieux contrôler l’afflux de visiteurs. Est-ce la quantité ou la qualité qui doit primer?
Le CCVQ a proposé quelques pistes de solutions pour repenser le quartier en fonction de sa vocation résidentielle:
- Cesser de promouvoir un immobilier de luxe.
- Favoriser des projets qui vont attirer les familles à un prix abordable.
- Repenser la taxation.
- Contrôler l’hébergement touristique illégal maintenant que les règlements ont été adoptés au provincial et au municipal.
- Tenter d’attirer des commerces de proximité pour les résidents. Sur ce point c’est le dilemme de l’oeuf et la poule; les résidents avant ou après les commerces.
Pour conclure l’entrevue, le CCVQ a indiqué qu’il avait réagi à l’article du 16 juillet, mais que sa lettre, qu’il avait envoyée à deux reprises, n’avait pas été publiée. À sa demande, nous l’avons transmise à M. Bourque.
L’article de Francois Bourque « La monoculture du tourisme dans le Vieux-Québec » est paru dans Le Soleil du 25 juillet 2020.
Il s’agit d’une synthèse des entrevues qu’il avait menées dans les jours précédant. On y retrouve des citations de chacun des intervenants interviewés dont le CCVQ. L’analyse est très intéressante et devrait amener une réflexion sérieuse de toutes les personnes concernées. La lettre du CCVQ transmise pour la 3e fois au journal n’a pas été publiée, mais le journaliste s’en est inspiré. L’article a été déposé sur notre page Facebook.
Le 2 janvier 2021, le journaliste François Bourque, dans un article résumant les événements de l’année 2020, soulignait, entre autres, les effets de la pandémie sur le Vieux-Québec et faisait référence à nouveau à la mono-industrie touristique: « Le Vieux-Québec qui a payé le prix d’avoir beaucoup misé sur le tourisme. Trop peut-être. »
La remise en question du tourisme de masse dans le Vieux-Québec se poursuit. Ainsi le 15 mars 2021, paraissait dans Le Journal de Québec l’article du journaliste Loïc Tassé « Casser le tourisme de masse ».
Plusieurs des éléments soulevés dans l’article rejoignent les préoccupations du CCVQ. La pandémie actuelle devrait donc permettre une réflexion sur ce que les citoyens souhaitent dans le futur pour le tourisme à Québec. Tous les acteurs du milieu touristique de la région devraient profiter de la pandémie pour réfléchir et réinventer le développement touristique. La pause des voyages extérieurs a engendré de nouvelles façons de voyager plus locales. Les restrictions futures pour voyager à l’étranger ralentiront sûrement les ardeurs des touristes. Par conséquent, soyons prévoyants et avant-gardistes et redéfinissons notre offre touristique.
Pour l’instant, l’industrie ne rêve que de revenir au « bon vieux temps »! Elle risque peut-être de déchanter.