Plus de 400 ans d'histoire
Après les tentatives infructueuses de Jacques Cartier au XVIème siècle, Samuel de Champlain s'installe sur la pointe de Québec le 3 juillet 1608 pour y établir un comptoir de traite de fourrure. La première construction fut érigée sur ce qui est aujourd'hui la place Royale. le Cap Diamant est immédiatement adopté comme tour de guet pour surveiller le Fleuve St-Laurent.
Samuel de Champlain pense rapidement à la défense de la ville et fait construire dès 1620 le fort Saint-Louis, simple construction de bois protégé par une palissade elle aussi en bois, près de l'actuel Château Frontenac sur le Cap Diamant. Depuis cet endroit stratégique le fort surplombe le fleuve et domine l'Abitation tout en bas où est installé le poste de traite. Le sentier qui communique entre l'Abitation de la basse-ville et le fort Saint-Louis passait sur le tracé de la côte de la Montagne que nous connaissons aujourd'hui.
Dès sa fondation, la ville de Québec est la cible d'attaques anglaises. En 1629, les frères Kirke annexe la ville au nom de l'Angleterre, avant que l’Angleterre la restitue à la France en 1632, puis en 1690 c’est au tour de William Phips d’arriver aux abords de Québec à la tête d’une flotte d’une trentaine de navires et plus de 2000 hommes. Le Gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac le repoussera et Phips retournera d’où il était arrivé, la Nouvelle Angleterre.
Alors que les premières fortifications autour de la ville remonte à 1620, Il faudra attendre 1745 pour que la ville soit définitivement ceinte et fermée. Notons qu'une partie de la deuxième palissade, celle appelée l’enceinte de Boisberthelot de Beaucours, datant de 1693, a été découverte à l'automne 2018 sur le site d'un chantier de la rue Ste-Ursule, entre la rue St-Louis et la rue Ste-Geneviève.
Alors que depuis sa fondation, le pouvoir « politique » mais surtout militaire est assumé par un gouverneur, la gestion financière et le pouvoir économique sont au mains des compagnies de commerce. En 1663, Louis XIV fait changer les choses en prenant directement en charge la colonie et en y implantant une administration coloniale, composée d'un gouverneur, d’un intendant (le 1er d’entre eux fut Jean Talon) et d’un conseil souverain. Québec devient officiellement la capitale de la Nouvelle-France.
Le clergé prend part très rapidement au développement de Québec, Dès 1615 les Récollets entament une vaste entreprise de conversion, ils sont suivis en 1625 par les jésuites qui fondent leur collège des 1635. En 1639 c’est au tour des Ursulines, dont Marie de l’Incarnation, de débarquer en Nouvelle France pour y implanter un monastère et une école et la même année trois hospitalières fonderont l’Hôtel Dieu de Québec. En 1663 le séminaire de Québec destiné à recruter et former les représentants du clergé est fondé par François de Laval. Le petit séminaire sera quant à lui fondé 5 ans plus tard en 1668.
A la fin du régime français, le poste de traite qu’était la ville en 1608 est devenu une capitale reconnue dans laquelle tous les pouvoirs politique, religieux et économiques sont concentrés. La ville et son port marchand sont prospères et ses quelques 8000 habitants se sont établis le long des rives du St-Laurent de Saint-Augustin-de-Desmaures à Beauport.
Un peu plus de 150 ans après sa fondation, Québec passera sous tutelle britannique à l’été 1759. En effet, le Général Wolfe reçoit l'ordre de prendre la colonie aux Français. Il arrive à Québec fort de 22'000 hommes (marins, hommes d’équipage et soldats) et d’une flotte de près de 150 navires et trouvera face à lui le Lieutenant général Louis de Montcalm et ses 15000 hommes. Les hostilités et bombardements vont durer tout l’été, forçant la population de la ville à fuir un déluge de plus de 15000 boulets et bombes.
L’avenir de la colonie se jouera dans la nuit du 12 au 13 septembre sur ce que l’on appelle aujourd’hui les plaines d’Abraham. Après avoir gravit la falaise au niveau de l’anse au Foulon, Wolfe envisageait de prendre la ville à revers, par l'ouest. Montcalm, alerté tente de lui barrer la route, mais en l’espace d’une demi-heure son armée sera mise en déroute. Cette bataille fera près de 1300 morts dont les deux généraux Wolfe et Montcalm et 5 jours plus tard Québec capitulera et se rendra aux Britanniques. Un an plus tard, en septembre 1760 Montréal capitulera à son tour, et Québec deviendra ainsi la capitale d’une colonie britannique : The Province of Quebec.
Les britanniques craignant une reprise de la ville par les français ne vont cesser d’en développer sa protection, pour aboutir à la construction de la citadelle entre 1819 et 1832. Québec acquiert le statut de place forte.
Durant la première moitié du XIXème siècle, Québec se taille une place de choix dans le monde des ports d’Amérique, se classant au 3ème rand derrière New-York et la Nouvelle-Orléans. A cette époque 26 anses seront aménagées entre Montmorency et Cap Rouge, afin d’y accueillir le bois pour la construction de navire, les chantiers navals, ainsi que les marchandises arrivant du Vieux-Monde et celles y partant. C’est aussi à cette époque que les premiers touristes arrivent a Québec attirés par les mêmes attraits qu’aujourd’hui, la vieille ville et ses fortifications ainsi que les chutes Montmorency.
À l'été 1832, 3000 personnes meurent à Québec durant une épidémie de choléra, mais ce que Québec redoute le plus depuis toujours, car la plupart des bâtiments sont en bois, c’est le feu. Au début de l’été 1845, le quartier Saint-Roch puis un mois plus tard le quartier St-Jean-Baptiste brûlent. Le bilan humain et matériel de ces deux catastrophes est effroyable. 50 morts, des milliers de personnes à la rue et des milliers de bâtiments détruits par les flammes. Malgré la création d’un service de pompier dès 1858, et de nouvelles normes architecturales (dont les pignons pare-feux entre les maisons mitoyennes) d’autres incendies continueront de dévaster différents quartiers de la ville jusqu’au début des années 1890.
Suite à la création du Canada-Uni en 1840, différentes cités tenteront d’user de leur influence pour en devenir la capitale. Kingston, Montréal, Toronto et Québec se lanceront dans la course au titre. Malheureusement pour Québec, la ville ne sera que provisoirement la capitale du Canada Uni de 1851 à 1855 puis une seconde fois de 1860 à 1865.
Dès1851, les évêques catholiques veulent que les canadiens francophonent aient leur propre université. Grâce ressources financières et humaines du séminaire de Québec se projet prend rapidement forme et quatre facultés sont créées au sein de la toute nouvelle université Laval: arts, droit, médecine et théologie. Dix ans après 70 étudiants fréquent l’université dont les locaux se trouvent à l'époque dans Vieux-Québec.
En1832 Québec se dote d’une charte et peut ainsi élire son premier conseil municipal qui sera dirigé par l’avocat et homme politique Elzéar Bédard, de 1833 à 1834.
Les années 1860, marque un tournant dans l’essor économique de Québec. La fin du « tout bois » dans la construction navale, et la concurrence du port de Montréal, désormais accessible facilement sont autant de facteurs qui contribueront au ralentissement de l’activité du port, véritable poumon économique de la vile.
Le 11 novembre 1871, la garnison britannique quittera Québec et sera remplacée par un premier bataillon de l’armée régulière du Canada.
C’est aussi à cette époque, alors que le risque d’invasion étrangère à disparu que certains résidents de la ville demandent que les murs d’enceintes ainsi que certaines portes des fortifications soient démolis et ce afin de faciliter l’expansion de la ville et faciliter la circulation. Quelques portes sont démolies, mais l’arrivée du gouverneur général Lord Dufferin combinée avec l’activisme de certains citoyens (le CCVQ aurait existé à l'époque, il aurait pris part à la bataille) met un coup d’arrêt à cette triste entreprise.
C’est toujours sur l’impulsion de Lord Dufferin, et sur la base d’un projet de l’architecte Charles Baillargé, que la promenade que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Terasse Dufferin prendra sa forme et sa taille définitive. Les travaux débuteront en 1878, la terrasse sera allongée de 300 mètres et les kiosques seront ajoutés.
Après avoir siégé au parlement-bureau de poste pendant une vingtaine d'année à partir de 1867, les parlementaires de la province de Québec déménageront dans le tout nouveau parlement en 1886.
Dans la liste des grands travaux qui ont transformé et forgé la physionomie de la ville à la fin du XIXème siècle, on ne peut oublier la construction par le Canadian Pacifique du Château Frontenac. L’hôtel inauguré en 1893, sera par la suite agrandi à 3 reprises : en 1897, 1908, et finalement en 1924, année de la construction de la tour central de 18 étages.
Le premier Carnaval de Québec se tiendra dans la foulé de l’inauguration du château Frontenac à l'hiver 1894 mais ne deviendra annuel qu’à partir de 1954.
Le téléphone fera son apparition dans les demeures bourgeoises ainsi que dans certains commerces et institutions de la ville à partir de 1880. L’électricité suivra 8 ans plus tard, et en 1897 les premiers tramways électriques sillonneront les rues de la ville.
Québec connait dans le premier tiers du XXième siècle un véritable essor démographique passant de 70'000 habitants en 1900 à 150'000 en 1931. L’exode rural vers la capitale provinciale associé à l’annexion de petites communes limitrophes (Saint-Sauveur, Saint-Malo, Limoilou et Montcalm) sont les principales raisons de cette croissance.
Même si nous nous éloignons un peu du Vieux Québec, il est intéressant de noter que les promoteurs du Parc Limoilou, qui voulaient, des 1910, faire de cet endroit le plus beau quartier de Québec notamment en calquant sa structure sur celle de New-York en numérotant les rues et les avenues. Par ailleurs leur argumentaire de vente incitait les potentiels acquéreurs à «fuir les rues poussiéreuses, étroites et congestionnées du Vieux-Québec et à venir vivre au grand air».
L’édifice Price est quant à lui construit de 1929 à 1931. Il est intéressant de noter qu’hier comme aujourd’hui la construction d’édifices hors normes au cœur du Vieux-Québec a toujours suscité le débat au sein de la population. En effet si le permis de construire de ce bâtiment a finalement été émis en 1929, il y a eu débat à son sujet pendant 2 ans entre 1927 et 1929.
Bien qu’épargnés par les combats terrestres, le Canada et le Québec seront en première ligne du 2ième conflit mondial du XXème siècle, tout comme ils l’avaient été moins de 25 ans plus tôt lors le la première guerre mondiale. A lui seul l’arsenal fédéral de Québec produira plus d’un milliard de cartouches entre 1940 et 1945. Par ailleurs Roosevelt et Churchill se rencontreront à deux reprises à Québec, notamment dans le cadre de la préparation du débarquement de Normandie du 6 juin 1944.
Les années 1950 marqueront l’entrée de la ville dans l’ère moderne, et les grands travaux de cette époque sont à la source du paysage urbain que nous connaissons aujourd’hui. Notons par exemple le développement de la colline parlementaire, la construction de l’université Laval à la fin des années 40 entre Sainte Foy et Sillery, celle des autoroutes à partir des années 60, la construction du pont Pierre Laporte en 70, et celle du Grand Théâtre entre 67 et 71.
L’attrait de la banlieue et le développement des centres d’achats en périphérie vont avoir des conséquences néfastes pour la vitalité des quartiers centraux. Saint-Roch perdra par exemple la moitié de sa population entre 1941 et 1961, et nombre d’enseignes en centre ville auxquelles la population de Québec était fidèle depuis des décennies seront désertées au profit des tout nouveaux centres d’achats qui fleurirent autour de la ville (Place Laurier, Place Fleur de Lys, Galerie de la Capitale etc.)
A l’aube du XXIème siècle, près de 400 ans après Champlain eut ordonné l’édification de la première construction de la cité sur l’actuelle Place Royale, Québec va encore une fois modifier ses frontières en fusionnant avec ses 12 communes voisines, 10 au final puisque 2 reprirent leur destinée en main 2 ans plus tard. Aujourd’hui la commune de Québec s’étend sur 484 kilomètre carrés et compte plus de 530'000 habitants. Le Vieux-Québec abrite désormais moins de 6000 résidents permanents qui occupent 1,3 kilomètres carrés, mais que des millions de touristes visitent chaque année, car la vielle-ville grâce aux efforts de la ville, et de groupes de passionnés dont nous sommes, à su garder un caractère historique unique en Amérique du Nord.
En effet, depuis 1963 et la création de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, la ville et ses citoyens ont redoublé d’efforts pour restaurer puis préserver cette cité, parvenant ainsi à inscrire cette partie de la ville au club très fermé des sites du patrimoine mondiale de l’Unesco en 1985.
Cette inscription est un honneur pour notre cité, mais nous devons rester attentifs car même elles sont très différentes de celle du XVIème siècle, des menaces continuent de planer au dessus de la ville (projets immobiliers, tourisme de masse, pollutions en tous genre, dévitalisation et exode de la population) et il est de notre devoir en tant que Citoyens du Vieux Québec de rester en alerte et de protéger le fragile équilibre de notre héritage commun.
Samuel de Champlain pense rapidement à la défense de la ville et fait construire dès 1620 le fort Saint-Louis, simple construction de bois protégé par une palissade elle aussi en bois, près de l'actuel Château Frontenac sur le Cap Diamant. Depuis cet endroit stratégique le fort surplombe le fleuve et domine l'Abitation tout en bas où est installé le poste de traite. Le sentier qui communique entre l'Abitation de la basse-ville et le fort Saint-Louis passait sur le tracé de la côte de la Montagne que nous connaissons aujourd'hui.
Dès sa fondation, la ville de Québec est la cible d'attaques anglaises. En 1629, les frères Kirke annexe la ville au nom de l'Angleterre, avant que l’Angleterre la restitue à la France en 1632, puis en 1690 c’est au tour de William Phips d’arriver aux abords de Québec à la tête d’une flotte d’une trentaine de navires et plus de 2000 hommes. Le Gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac le repoussera et Phips retournera d’où il était arrivé, la Nouvelle Angleterre.
Alors que les premières fortifications autour de la ville remonte à 1620, Il faudra attendre 1745 pour que la ville soit définitivement ceinte et fermée. Notons qu'une partie de la deuxième palissade, celle appelée l’enceinte de Boisberthelot de Beaucours, datant de 1693, a été découverte à l'automne 2018 sur le site d'un chantier de la rue Ste-Ursule, entre la rue St-Louis et la rue Ste-Geneviève.
Alors que depuis sa fondation, le pouvoir « politique » mais surtout militaire est assumé par un gouverneur, la gestion financière et le pouvoir économique sont au mains des compagnies de commerce. En 1663, Louis XIV fait changer les choses en prenant directement en charge la colonie et en y implantant une administration coloniale, composée d'un gouverneur, d’un intendant (le 1er d’entre eux fut Jean Talon) et d’un conseil souverain. Québec devient officiellement la capitale de la Nouvelle-France.
Le clergé prend part très rapidement au développement de Québec, Dès 1615 les Récollets entament une vaste entreprise de conversion, ils sont suivis en 1625 par les jésuites qui fondent leur collège des 1635. En 1639 c’est au tour des Ursulines, dont Marie de l’Incarnation, de débarquer en Nouvelle France pour y implanter un monastère et une école et la même année trois hospitalières fonderont l’Hôtel Dieu de Québec. En 1663 le séminaire de Québec destiné à recruter et former les représentants du clergé est fondé par François de Laval. Le petit séminaire sera quant à lui fondé 5 ans plus tard en 1668.
A la fin du régime français, le poste de traite qu’était la ville en 1608 est devenu une capitale reconnue dans laquelle tous les pouvoirs politique, religieux et économiques sont concentrés. La ville et son port marchand sont prospères et ses quelques 8000 habitants se sont établis le long des rives du St-Laurent de Saint-Augustin-de-Desmaures à Beauport.
Un peu plus de 150 ans après sa fondation, Québec passera sous tutelle britannique à l’été 1759. En effet, le Général Wolfe reçoit l'ordre de prendre la colonie aux Français. Il arrive à Québec fort de 22'000 hommes (marins, hommes d’équipage et soldats) et d’une flotte de près de 150 navires et trouvera face à lui le Lieutenant général Louis de Montcalm et ses 15000 hommes. Les hostilités et bombardements vont durer tout l’été, forçant la population de la ville à fuir un déluge de plus de 15000 boulets et bombes.
L’avenir de la colonie se jouera dans la nuit du 12 au 13 septembre sur ce que l’on appelle aujourd’hui les plaines d’Abraham. Après avoir gravit la falaise au niveau de l’anse au Foulon, Wolfe envisageait de prendre la ville à revers, par l'ouest. Montcalm, alerté tente de lui barrer la route, mais en l’espace d’une demi-heure son armée sera mise en déroute. Cette bataille fera près de 1300 morts dont les deux généraux Wolfe et Montcalm et 5 jours plus tard Québec capitulera et se rendra aux Britanniques. Un an plus tard, en septembre 1760 Montréal capitulera à son tour, et Québec deviendra ainsi la capitale d’une colonie britannique : The Province of Quebec.
Les britanniques craignant une reprise de la ville par les français ne vont cesser d’en développer sa protection, pour aboutir à la construction de la citadelle entre 1819 et 1832. Québec acquiert le statut de place forte.
Durant la première moitié du XIXème siècle, Québec se taille une place de choix dans le monde des ports d’Amérique, se classant au 3ème rand derrière New-York et la Nouvelle-Orléans. A cette époque 26 anses seront aménagées entre Montmorency et Cap Rouge, afin d’y accueillir le bois pour la construction de navire, les chantiers navals, ainsi que les marchandises arrivant du Vieux-Monde et celles y partant. C’est aussi à cette époque que les premiers touristes arrivent a Québec attirés par les mêmes attraits qu’aujourd’hui, la vieille ville et ses fortifications ainsi que les chutes Montmorency.
À l'été 1832, 3000 personnes meurent à Québec durant une épidémie de choléra, mais ce que Québec redoute le plus depuis toujours, car la plupart des bâtiments sont en bois, c’est le feu. Au début de l’été 1845, le quartier Saint-Roch puis un mois plus tard le quartier St-Jean-Baptiste brûlent. Le bilan humain et matériel de ces deux catastrophes est effroyable. 50 morts, des milliers de personnes à la rue et des milliers de bâtiments détruits par les flammes. Malgré la création d’un service de pompier dès 1858, et de nouvelles normes architecturales (dont les pignons pare-feux entre les maisons mitoyennes) d’autres incendies continueront de dévaster différents quartiers de la ville jusqu’au début des années 1890.
Suite à la création du Canada-Uni en 1840, différentes cités tenteront d’user de leur influence pour en devenir la capitale. Kingston, Montréal, Toronto et Québec se lanceront dans la course au titre. Malheureusement pour Québec, la ville ne sera que provisoirement la capitale du Canada Uni de 1851 à 1855 puis une seconde fois de 1860 à 1865.
Dès1851, les évêques catholiques veulent que les canadiens francophonent aient leur propre université. Grâce ressources financières et humaines du séminaire de Québec se projet prend rapidement forme et quatre facultés sont créées au sein de la toute nouvelle université Laval: arts, droit, médecine et théologie. Dix ans après 70 étudiants fréquent l’université dont les locaux se trouvent à l'époque dans Vieux-Québec.
En1832 Québec se dote d’une charte et peut ainsi élire son premier conseil municipal qui sera dirigé par l’avocat et homme politique Elzéar Bédard, de 1833 à 1834.
Les années 1860, marque un tournant dans l’essor économique de Québec. La fin du « tout bois » dans la construction navale, et la concurrence du port de Montréal, désormais accessible facilement sont autant de facteurs qui contribueront au ralentissement de l’activité du port, véritable poumon économique de la vile.
Le 11 novembre 1871, la garnison britannique quittera Québec et sera remplacée par un premier bataillon de l’armée régulière du Canada.
C’est aussi à cette époque, alors que le risque d’invasion étrangère à disparu que certains résidents de la ville demandent que les murs d’enceintes ainsi que certaines portes des fortifications soient démolis et ce afin de faciliter l’expansion de la ville et faciliter la circulation. Quelques portes sont démolies, mais l’arrivée du gouverneur général Lord Dufferin combinée avec l’activisme de certains citoyens (le CCVQ aurait existé à l'époque, il aurait pris part à la bataille) met un coup d’arrêt à cette triste entreprise.
C’est toujours sur l’impulsion de Lord Dufferin, et sur la base d’un projet de l’architecte Charles Baillargé, que la promenade que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de Terasse Dufferin prendra sa forme et sa taille définitive. Les travaux débuteront en 1878, la terrasse sera allongée de 300 mètres et les kiosques seront ajoutés.
Après avoir siégé au parlement-bureau de poste pendant une vingtaine d'année à partir de 1867, les parlementaires de la province de Québec déménageront dans le tout nouveau parlement en 1886.
Dans la liste des grands travaux qui ont transformé et forgé la physionomie de la ville à la fin du XIXème siècle, on ne peut oublier la construction par le Canadian Pacifique du Château Frontenac. L’hôtel inauguré en 1893, sera par la suite agrandi à 3 reprises : en 1897, 1908, et finalement en 1924, année de la construction de la tour central de 18 étages.
Le premier Carnaval de Québec se tiendra dans la foulé de l’inauguration du château Frontenac à l'hiver 1894 mais ne deviendra annuel qu’à partir de 1954.
Le téléphone fera son apparition dans les demeures bourgeoises ainsi que dans certains commerces et institutions de la ville à partir de 1880. L’électricité suivra 8 ans plus tard, et en 1897 les premiers tramways électriques sillonneront les rues de la ville.
Québec connait dans le premier tiers du XXième siècle un véritable essor démographique passant de 70'000 habitants en 1900 à 150'000 en 1931. L’exode rural vers la capitale provinciale associé à l’annexion de petites communes limitrophes (Saint-Sauveur, Saint-Malo, Limoilou et Montcalm) sont les principales raisons de cette croissance.
Même si nous nous éloignons un peu du Vieux Québec, il est intéressant de noter que les promoteurs du Parc Limoilou, qui voulaient, des 1910, faire de cet endroit le plus beau quartier de Québec notamment en calquant sa structure sur celle de New-York en numérotant les rues et les avenues. Par ailleurs leur argumentaire de vente incitait les potentiels acquéreurs à «fuir les rues poussiéreuses, étroites et congestionnées du Vieux-Québec et à venir vivre au grand air».
L’édifice Price est quant à lui construit de 1929 à 1931. Il est intéressant de noter qu’hier comme aujourd’hui la construction d’édifices hors normes au cœur du Vieux-Québec a toujours suscité le débat au sein de la population. En effet si le permis de construire de ce bâtiment a finalement été émis en 1929, il y a eu débat à son sujet pendant 2 ans entre 1927 et 1929.
Bien qu’épargnés par les combats terrestres, le Canada et le Québec seront en première ligne du 2ième conflit mondial du XXème siècle, tout comme ils l’avaient été moins de 25 ans plus tôt lors le la première guerre mondiale. A lui seul l’arsenal fédéral de Québec produira plus d’un milliard de cartouches entre 1940 et 1945. Par ailleurs Roosevelt et Churchill se rencontreront à deux reprises à Québec, notamment dans le cadre de la préparation du débarquement de Normandie du 6 juin 1944.
Les années 1950 marqueront l’entrée de la ville dans l’ère moderne, et les grands travaux de cette époque sont à la source du paysage urbain que nous connaissons aujourd’hui. Notons par exemple le développement de la colline parlementaire, la construction de l’université Laval à la fin des années 40 entre Sainte Foy et Sillery, celle des autoroutes à partir des années 60, la construction du pont Pierre Laporte en 70, et celle du Grand Théâtre entre 67 et 71.
L’attrait de la banlieue et le développement des centres d’achats en périphérie vont avoir des conséquences néfastes pour la vitalité des quartiers centraux. Saint-Roch perdra par exemple la moitié de sa population entre 1941 et 1961, et nombre d’enseignes en centre ville auxquelles la population de Québec était fidèle depuis des décennies seront désertées au profit des tout nouveaux centres d’achats qui fleurirent autour de la ville (Place Laurier, Place Fleur de Lys, Galerie de la Capitale etc.)
A l’aube du XXIème siècle, près de 400 ans après Champlain eut ordonné l’édification de la première construction de la cité sur l’actuelle Place Royale, Québec va encore une fois modifier ses frontières en fusionnant avec ses 12 communes voisines, 10 au final puisque 2 reprirent leur destinée en main 2 ans plus tard. Aujourd’hui la commune de Québec s’étend sur 484 kilomètre carrés et compte plus de 530'000 habitants. Le Vieux-Québec abrite désormais moins de 6000 résidents permanents qui occupent 1,3 kilomètres carrés, mais que des millions de touristes visitent chaque année, car la vielle-ville grâce aux efforts de la ville, et de groupes de passionnés dont nous sommes, à su garder un caractère historique unique en Amérique du Nord.
En effet, depuis 1963 et la création de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, la ville et ses citoyens ont redoublé d’efforts pour restaurer puis préserver cette cité, parvenant ainsi à inscrire cette partie de la ville au club très fermé des sites du patrimoine mondiale de l’Unesco en 1985.
Cette inscription est un honneur pour notre cité, mais nous devons rester attentifs car même elles sont très différentes de celle du XVIème siècle, des menaces continuent de planer au dessus de la ville (projets immobiliers, tourisme de masse, pollutions en tous genre, dévitalisation et exode de la population) et il est de notre devoir en tant que Citoyens du Vieux Québec de rester en alerte et de protéger le fragile équilibre de notre héritage commun.